Les infrastructures routières jouent un rôle crucial dans le développement socio-économique d'une région. Malheureusement, de nombreuses régions en République démocratique du Congo (RDC) souffrent d'un manque d'infrastructures routières adéquates. La ville de Kananga, chef-lieu du Kasaï-Central, ne fait pas exception.
Pour remédier à cette situation, le président Tshisekedi a lancé les travaux de "modernisation et de viabilisation" de la voirie urbaine de Kananga lors de son séjour dans la région en septembre 2022. Ces travaux qui visent à améliorer les infrastructures routières des cinq communes de Kananga, ont été confiés à l'entreprise SAFRIMEX pour une durée de 36 mois, alors que les études et missions de contrôle ont été confiées à Modulor, sous la surveillance de l'Office des Voiries et Drainages (OVD).
Le Bureau Central de Coordination (BCECO) joue également un rôle clé en tant que maître d'ouvrage délégué de ce projet qui vise 42, 38 Km. Son rôle est de coordonner et superviser l'ensemble des activités liées à la réalisation des travaux, en veillant à ce que les délais et les budgets soient respectés.
Reportage
Les travaux de modernisation et de viabilisation des 15 avenues dans la commune de Katoka sont en cours. Dans un premier temps, le travail est fait sur 10 avenues où les travaux d'assainissement sont déjà terminés dans certaines d'entre elles.
Cependant, sur l'avenue Kandindi où le raccordement est en cours pour permettre l'évacuation des eaux de Lunyeka et du contour du marché Katoka vers le gliciere, une tête d'érosion a été observée. Cette situation aurait pu causer des dégâts importants à l'avenue ainsi qu'aux habitations des citoyens. Heureusement, l'entreprise Safrimex a pu intervenir à temps et maîtriser l'érosion, sauvant ainsi des vies.
« L'érosion a commencé, moi j'étais toujours ici. La fondation de ma maison était déjà engloutie, heureusement Safrimex a débuté les travaux. Nous remercions le chef de l'État, et demandons qu'il fasse tout pour éradiquer toutes les érosions», témoigne à 7SUR7.CD, Ntumba Marie, habitante de l'avenue Kandindi.
La visite du Directeur Général de BCECO, Jean Mabi Mulumba, le jeudi 23 novembre 2023, lors de son passage à Kananga, avait justement pour objectif d'inspecter les travaux en cours et observer de ses propres yeux ce qui a déjà été réalisé. Cela démontre l'importance accordée à ce projet et l'attention portée par les autorités concernées.
Le manque de concasseur retarde l'asphaltage de la voirie urbaine
Contrairement à la commune de Katoka, à Nganza et Ndesha, seul une avenue sur les 7 prévues a été touchée par les travaux dans chaque commune. Dans la commune de Kananga, les travaux n'ont été réalisés que sur 2 avenues, sur les 5 prévues.
« Il y a un sérieux problème des matériaux on ne cesse de le répéter. On intervient dans les endroits où c'est vraiment dangereux. Là où on trouve que c'est un peu sécuriser, on attend les matériaux », explique Jean Mbuela, directeur technique de Safrimex.
Dans la carrière de Nganza, où de nombreuses entreprises s'approvisionnent en matériaux, la population casse artisanalement les pierres pour obtenir des graviers. Cependant, la quantité de graviers obtenue de cette manière est insuffisante par rapport à la forte demande sur le marché. Cette situation retarde notamment les travaux d'asphaltage des avenues où les travaux d'assainissement ont déjà été effectués.
La principale cause de ce retard, selon Safrimex, est le manque de concasseur, qui est un équipement nécessaire pour produire des graviers de manière plus efficace et en plus grande quantité.
« Pour l'asphaltage, nous devons avoir notamment le 0315, la poussée, le D8 ... Tout cela ne peut pas être produits artisanalement. Raison pour laquelle nous sommes en train d'attendre que notre concasseur soit fonctionnel pour débuter la chaussée », renchérit Jean Mbuela.
Un avenant pour travailler d'autres avenues
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que d'autres avenues non concernées par ce projet vont être prises en charge pour éviter que leurs dégradations affectent les travaux qui sont en cours, c'est notamment l'avenue Congo à Katoka, ce qui réconforte la population de ce coin.
« Nous remercions les autorités d'avoir pensé à travailler sur cette avenue. Nous étions beaucoup inquiète de la façon qu'elle se dégradait», se réjouit Kanu Tshinyi Christine, visiblement soulagée de la nouvelle.
La ville de Kananga a hérité de son réseau routier de l'époque de la colonisation, et au fil des années, les différents gouverneurs de la province ont chacun cherché à améliorer la situation.
Alain Saveur Makoba, à Kananga