À l'occasion du lancement de la campagne internationale "16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre 2023", le groupe Next Corp, en partenariat avec l'USAID, a organisé une matinée de sensibilisation, le samedi 25 novembre 2023, à Kinshasa.
Dans les discussions, les intervenants ont appelé les femmes congolaises, catégorie majoritaire, à jouer pleinement leur rôle durant le processus électoral en cours comme électrices et comme candidates.
Christelle Vuanga, député nationale élue de la Funa à Kinshasa, a, pour sa part, appelé les femmes candidates à faire preuve de détermination, de courage et à se concentrer sur leurs objectifs malgré les attaques durant la campagne électorale en cours.
"En politique , il y a souvent des violences verbales. Et, malheureusement bien de femmes abandonnent souvent parce qu’elles sont victimes, que ça soit au sein de leurs partis ou dans la société de manière générale. La communauté a souvent du mal à accepter des femmes qui parlent et s’affirment. Aujourd’hui, ma recommandation, c’est d’avoir un mental d’acier, c’est de continuer et de rester vraiment focus sur ses objectifs. Maintenant, c’est de notre responsabilité de préparer la nouvelle génération qui va aussi diriger ce pays. Etre une femme, c’est avant tout être un humain qui a un cerveau et le cerveau n’a pas de sexe", a-t-elle déclaré.
Abondant dans le même sens, la professeure Espérance Bayedila a souligné l'importance pour les femmes d'être visibles pendant cette période électorale, tant comme candidates que comme électrices. Elle a rappelé qu'elles sont majoritaires parmi les électeurs et peuvent donc jouer un rôle décisif.
"Nous sommes aujourd’hui dans une période particulière dans notre pays, qui est en fait une période de campagne électorale. Les femmes sont candidates. Mais pas seulement. Elles vont également élire. Elles sont majoritaires par rapport au nombre d'électeurs. Alors, il faut qu’elles prennent conscience de la situation qu'elles sachent qu'elles peuvent très bien changer la donne dans notre pays pour que nous ayons justement un pays qui va de l’avant, où il y a le changement qui se fait en profondeur . Si elles sont candidates, elles doivent être visibles et doivent participer au débat", a-t-il affirmé.
Experte en matière électorale, et coordonnatrice ad intérim du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise ( CAFCO), Grâce Lula, a regretté les difficultés rencontrées pour appliquer l'article 15 de la loi électorale garantissant une représentation maximale des femmes candidates. Pour elle, la sensibilisation et la formation restent essentielles pour progresser sur ces questions.
"Tout ce que nous avons dit en ce lieu nous ramène à la formation, l’information et la sensibilisation. Nous, qui avons l’information, partageons là, nous qui avons la formation, donnons cela aux autres sinon, on ne s’en sortira pas en commençant dans nos familles et en grimpant petit à petit les échelons", a-t-elle conclu.
La campagne « 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre à l’égard des femmes et des filles », a été lancée par des activistes lors de l’inauguration de l’Institut international pour le leadership des femmes en 1991. Cette campagne offre aux personnes et aux organisations du monde entier une stratégie de mobilisation appelant à la prévention et à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.
En soutien à cette initiative de la société civile, le Secrétaire général des Nations Unies a lancé en 2018 la campagne « Tous Unis, d’ici à 2030, pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », qui se déroule parallèlement à la campagne « 16 Jours d’activisme ». Chaque année, la campagne « Tous UNiS ! » se consacre à un thème spécifique. Celui de cette année, est « Tous Unis! Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ! ».
ODN