En ville commerciale de Butembo, située à 54 kilomètres de celle de Beni (Nord-Kivu), les opérations de vote sont effectives avec de nombreuses irrégularités. Au centre de vote de l'Ecole primaire (EP) Tsaka-Tsaka, par exemple, certains déplacés de guerre sont privés du droit de vote.
Ledit centre se trouve en plein cœur de la ville. C'est dans l'une des salles de classe de l'EP Tsaka-Tsaka où le kit électoral devant servir les déplacés de guerre venus principalement du territoire de Beni voire dans une partie de la province de l'Ituri, a été installé. Sauf qu'ils ont été conditionnés de voter pour les candidats locaux, autres que ceux de leurs milieux d'origine. Et ce, à défaut d'être privé du droit de vote. Ce qui les a choqué d'autant que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) antenne locale, rassurait que des machines à voter reprenant la liste de leurs candidats députés d'origine seraient présentes dans la région.
« Quand on se faisait enrôler ici à Tsaka-Tsaka, la CENI nous avait amené ici une machine provenant du territoire de Beni. Moi j’habite à Oicha, je suis venue au centre pour voter les candidats de chez nous. Arrivant ici à Tska-Tsaka, les agents de la CENI me disent qu’il n’y a pas de bureaux de vote pour déplacés de guerre. En tout cas, je ne peux pas voter pour les candidats d’ici à Butembo. Je suis tellement choquée vraiment. Il fallait nous amener notre bureau de vote et notre machine à voter pour qu’on élise les candidats de chez nous. Moi je ne peux plus voter. Je rentre à la maison », s'est indignée une femme, 40 ans, devant un bureau de vote au centre de Tsaka-Tsaka.
De nombreux déplacés de guerre sont, ainsi, rentrés sans pour autant voter. Aux côtés de cette irrégularité, s'est ajouté le retard dans le début des opérations de vote dans ce centre. Un peu plus loin, au centre de l'institut de Bulumbi, où le reporter de 7SUR7.CD a été présent, certains électeurs ayant les noms de "Paluku" ont eu du mal à se retrouver sur les listes affichés devant les bureaux de vote. La plupart ont dû rentrer sans accomplir ce devoir civil.
Du côté du centre situé au Lycée Butembo, un bon nombre d'électeurs pourtant affichés sur des tableaux placés aux portes d'entrées dans les bureaux de vote, ont été transférés vers le centre de vote de Mihake, situé à au moins 3 kilomètres, au nord de la ville. Ce qui les a découragés. Certains ont jugé bon de rentrer à la maison sans également voter pour leurs candidats.
Joël Kaseso