La guerre qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo coûte cher au Trésor public congolais. Pour le premier trimestre de l’année 2024, 27 % des recettes mobilisées par l’État ont été affectées aux dépenses exceptionnelles à caractère sécuritaire.
C’est ce qu’a révélé, mercredi dernier, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima, au cours d’un briefing presse coanimé avec son collègue de la Commmunication et médias, Patrick Muyaya.
« En 2023, on a 10 % pour les dépenses d’investissement, on a 22 % pour les dépenses exceptionnelles sécuritaires essentiellement. C’est beaucoup, mais c’est parce que la guerre progresse et nous devons nous équiper. Nous avons en face de nous un adversaire qui est équipé, qui reçoit des aides de gauche à droite. Et nous devons, nous, avec nos moyens propres, faire un effort et nous avons aujourd’hui 22 % de nos ressources qui vont là-bas. C’est aussi en partie à cause de ça que nous avons des difficultés, notamment pour le premier trimestre. Ici, nous sommes montés à 27 %. Rien que le premier trimestre de 2024, 27 % des recettes sont allées dans les dépenses exceptionnelles à caractère sécuritaire », a-t-il laissé entendre.
Selon un document du ministère des Finances intitulé « situation des dépenses publiques exécutées en procédure d’urgence pour le compte du premier trimestre 2024 », près de 700 milliards de francs congolais ont été décaissés par le Trésor public pour les dépenses sécuritaires durant les 3 derniers mois.
La République démocratique du Congo, dans sa partie Est, est confrontée à une guerre sans précédent. Kinshasa accuse Kigali d’être derrière cette guerre, en soutenant le mouvement terroriste M23, défait en 2013 et qui a refait surface en 2023.
Prince MAYIRO