Au cours d’une interview accordée ce jeudi 2 mai à 7SUR7.CD, Patrick Makanga, directeur général du Groupe d’études et des transports, une structure attachée au ministère des Transports et voies de communication, chargée de jouer le rôle de conseil en matière de politique et stratégie de développement de ce secteur, a déploré le non-paiement des frais de fonctionnement de celle-ci. Une situation qui plonge le GET dans de grandes difficultés et l’empêche de remplir ses missions.
Face aux défis auxquels est confronté le pays, en termes d’infrastructures routières à ce jour, le DG Patrick Makanga estime que le secteur est face à une sorte de désengagement de l’Etat, lequel a plongé les entreprises évoluant dans ce domaine, dans une sorte de faillite.
« Au-delà de la réforme COPIREP qui, aujourd'hui, a lamentablement échoué, parce que les mesures d’accompagnement prévues dans ladite réforme, l’État s’est désengagé dans les entreprises publiques, surtout dans le secteur des transports. Le désengagement de l’État a créé des dégâts terribles et plongeant ainsi ces entreprises dans une situation de déclarer normalement en faillite. Des géants dans le secteur des transports aujourd’hui ne savent plus donner les meilleurs d’eux- mêmes face à un besoin croissant des transports », a-t-il dit.
Le secteur des transports ayant perdu toute son attraction pour des investissements, le DG P. Makanga déplore le non-accompagnement des structures censées mener des études pour remédier à cette situation. Le cas du GET qu’il dirige, dont les frais de fonctionnement ne sont toujours pas disponibilisés.
« Nous nous trouvons dans une situation où nous ne constituons pas un terrain attrayant pour les investissements, du fait que la RDC n’est pas en mesure de mettre en place des projets efficaces et des études jusqu’à aboutir à des projets bancables susceptibles d’attirer les investisseurs. N’eut été l’apport de certains bailleurs de fonds, le domaine des études dans le secteur des transports n’existerait plus. Les bureaux d’études censés produire ce genre d’études ne sont jamais financés, en termes de fonctionnement. Certaines entreprises aussi qui devraient cotiser tel que pour le cas de GET, ne le font pas », a-t-il déploré.
Cette situation, à l’en croire, plonge de plus en plus le système dans un « profond » blocage, car ceux qui sont appelés à mettre en place des études, et réfléchir sur ces problématiques sont dépossédés de leurs moyens de fonctionnement.
« Comment un grand pays tel que la RDC, nous faisons appels à des investisseurs, nous signons avec eux des MoU, et demandons à ces investisseurs qui viennent parfois avec de l’argent à crédit, de faire eux-mêmes des études, et de nous donner le coût de ces études, puis ils nous empruntent l’argent. Où est le sérieux dans tout ça ? C’est la raison pour laquelle de fois, nous sommes confrontés aux situations où nous devons dépenser 4 ou 5 fois plus que ce qu’on devait à la normale. Il faut que nous puissions repenser les priorités, en nous dotant des moyens nécessaires pour permettre aux outils censés réfléchir à le faire en bonne et due forme. Comment peut-on développer un secteur tout en faisant fi à ses bureaux d’études ? La structure comme le GET, c’est un bureau d’études dans le secteur des transports, mais est-ce qu’il peut fonctionner s’il n’a pas des matériels informatiques, s’il n’a pas de quoi bouger sur toute l’étendue du territoire nationale ? », s’est-il interrogé.
Le DG du Groupe d’études des transports appelle de ce fait à la révision de la reforme du COPIREP et l’accompagnement du gouvernement ainsi que la mise en place des mécanismes pour contraindre des entreprises qui paient des cotisations au GET à honorer leurs engagements.
Christian Dimanyayi