Pour asphyxier la ville de Goma, au Nord-Kivu, en cherchant à contrôler plusieurs cités et localités aux alentours, le Rwanda a déployé près de 4.000 militaires avec des armes modernes, selon un nouveau rapport de l’ONU.
D’après ce rapport de 296 pages d’un groupe d'experts nommés par l'ONU, consulté par le média canadien Globe and Mail, les militaires rwandais sont actuellement nombreux sur les fronts autour de Goma, plus que les rebelles du M23.
« Environ 3.000 à 4.000 soldats de l'armée rwandaise, la Force de défense rwandaise (RDF), sont maintenant engagés dans des combats dans l'est du Congo, ont déclaré les experts », a écrit le média canadien ce mardi 25 juin.
« Les soldats rwandais pourraient maintenant être plus nombreux que la milice rebelle du M23 qu'ils soutiennent, qui est estimée à environ 3 000 combattants, selon le rapport », poursuit la source.
Selon les experts de l’ONU, les soldats rwandais occupent des « positions militaires clés » avec des armes modernes, y compris les collines autour de Sake, une ville stratégique à environ 25 kilomètres de Goma. Cette intervention a joué un crucial dans l’expansion du territoire contrôlé par le M23 qui a augmenté de 70 % depuis novembre 2023.
« RDF s'est positionné sur les lignes de front, a utilisé des armes de haute technologie et s'est directement engagé dans le combat », déclare ledit rapport.
Et de poursuivre : « Le M23 et le RDF ont de facto encerclé Goma, contrôlant progressivement toutes les routes d'accès et d'approvisionnement qui y mènent, à l'exception d'une route menant directement au Rwanda ».
Les experts onusiens accusent même le M23 et l’armée rwandaise d’avoir bombardé aveuglément les camps de déplacés à Sake, faisant au passage plusieurs morts et blessés ainsi que des dégâts matériels importants.
« L'expansion territoriale du M23 et du RDF a déclenché des affrontements persistants et des bombardements d'artillerie lourde... causant de fortes pertes civiles et un déplacement massif de la population », ont-ils ajouté.
Notons que ce rapport n’est pas encore officiellement publié. Selon Globe and Mail, il a été soumis au conseil de sécurité des Nations Unies ce mois de juin.
Alfonse Muderwa