Lutte contre les faux diplômes d'État en RDC : les ministres de l'ESU et de l'Éducation mettent en place un outil numérique d'authentification

Samedi 24 août 2024 - 11:41
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Après la publication des résultats de l'Examen d'Etat 2024 et à l'approche du lancement de la nouvelle année académique, la ministre de l'Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté ( EDU-NC), Raïssa Malu, et celle de l'Enseignement Supérieur et Universitaire ( ESU), Mukuna Marie Thérèse, mettent en place un outil digital dénommé 
"Optsolution" permettant de lutter contre le phénomène de faux diplômes d'Etat et fausses attestations de réussite. C'est ce qui ressort d'une séance de travail qu'elles ont eue le jeudi 22 août 2024.

À les en croire, ce projet d’interconnexion entre la plateforme de gestion académique, administrative et financière, utilisé par les établissements d’enseignement supérieur et la base des données de l’examen d’État gérée par le ministère de l’Éducation nationale va permettre une vérification automatique et en temps réel des informations des candidats à l’admission, tout en garantissant l’authenticité des diplômes présentés.

« Les inscriptions pour l'année académique 2024-2025 pointent à l'horizon. Il était question de mettre en place un outil qui va lutter contre le phénomène faux diplôme et fausse attestation. Comme vous le savez très bien, nos universités prennent presque 4 à 5 mois pour vérifier les diplômes et attestations. Grâce au dynamisme de nos deux excellences, il a été initié un projet "Optsolution" pour lutter contre le phénomène faux diplôme et fausse attestation », a expliqué au sortir de cette séance de travail, Rodrigue Iyembo, expert du ministère de l'Éducation nationale et nouvelle citoyenneté (EDU-NC).

Selon lui, avec "Optsolution", les finalistes qui sollicitent les inscriptions dans les établissements d'enseignement supérieur et universitaire en RDC, ne seront plus contraints d'apporter les diplômes ou attestations. Il suffit de remettre le code qui permettra à l'établissement concerné de vérifier.

« Aujourd'hui, si un finaliste veut s'inscrire à l'université, au lieu d'apporter ses documents physiques, il n'aura juste qu'à présenter son code à 14 chiffres et le système du ministère de l'enseignement supérieur et universitaire (ESU) sera en mesure d'interroger la base des données du ministère de l'Éducation nationale et nouvelle citoyenneté pour recueillir toutes les informations sur le candidat », a ajouté cet expert.

Selon, Yusuf Heri, expert numérique du ministère de l'Enseignement supérieur et universitaire (ESU), 
la mise en oeuvre effective de ce projet interviendra après la signature d'un arrêté interministériel entre les ministres Raïssa Malu et  Mukuna Marie Thérèse.

« Avant de lancer un tel projet, il faut normalement avoir un arrêté interministériel, vu que nous sommes en train de mettre ensemble deux systèmes et c'est là où on peut déjà promettre aux universités et aux futurs étudiants de garder leur calme dans une ou deux semaines, il y aura les arrêtés et les équipes techniques sont en train de travailler par rapport à ça puisque c'est un système qui doit être sécurisé non seulement sur le plan informatique, mais aussi sur le plan juridique », a-t-il indiqué.

Conseiller au ministère de l'Éducation nationale et nouvelle citoyenneté, en lien avec l'enseignement supérieur et universitaire, le professeur  Kale Kenny, a affirmé que cette solution numérique sera obligatoire dans la prochaine instruction académique.

« L'instruction académique qui sera bientôt mise en place obligera les institutions d'enseignement supérieur d'avoir accès à "Optsolution" qui est la solution numérique de manière obligatoire, une fois que nous passerons à l'obligatoire, évidemment l'État disposera ce qu'il faudra pour que chaque institut supérieur dispose des moyens techniques lui permettant cette interconnexion qui va vérifier l'effectivité de la réussite des candidats qu'il reçoit », a-t-il souligné.

Rappelons que depuis son accession à la magistrature suprême, le président Felix-Antoine Tshisekedi ne cesse de souligner la nécessité pour le gouvernement de numeriser les services publics. C'est dans ce cadre qu'il a ordonné la mise en place du Plan National du Numérique qui est deja en train d'etre implémenté.

ODN