Après deux ans d’inimitié presque totale, le gouvernement congolais et Greenpeace Afrique ont réussi à renouer le dialogue. Du 12 au 17 août, une délégation de cette organisation internationale a séjourné à Kinshasa pour échanger avec les autorités et la société civile sur les défis urgents liés au climat.
La délégation a été reçue par le nouveau ministre des Hydrocarbures, Aimé Molendo Sakombi, en compagnie de sa vice-ministre, Wivine Moleka. C’est Greenpeace elle-même qui a annoncé, avec satisfaction, l’engagement du ministre à retirer de l’appel d’offres les blocs pétroliers qui chevauchent les aires protégées, en particulier les parcs des Virunga et de Salonga.
« Le nouveau ministre a réitéré l’engagement pris par le gouvernement le 8 juin 2024 de supprimer de l’appel d’offres les blocs qui chevauchent des zones protégées. Il a déclaré qu’il collaborerait volontiers avec Greenpeace Afrique pour identifier les zones protégées du pays », a écrit Greenpeace Afrique dans un communiqué.
L’organisation souligne que le dialogue avec le gouvernement congolais est essentiel pour permettre au pays d’atteindre une croissance économique qui respecte la préservation de l’environnement.
« Greenpeace Afrique note qu’un dialogue constructif avec le gouvernement de la RDC est essentiel pour la création de politiques favorisant à la fois une croissance économique inclusive et la préservation de l’environnement », poursuit-elle.
De son côté, le ministre des Hydrocarbures a demandé à Greenpeace Afrique de soutenir la RDC dans sa quête de financements climatiques.
« Il a déclaré qu’il collaborerait volontiers avec Greenpeace Afrique pour identifier les zones protégées du pays et a sollicité le soutien de l’organisation environnementale pour un lobbying efficace en vue d’obtenir un financement climatique en RDC », rapporte l’organisation.
Au ministère de l’Environnement, la délégation de Greenpeace a été reçue par le secrétaire général, Benjamin Toirambe. Comme à son habitude, le responsable de l’administration de ce ministère n’a pas mâché ses mots en reprochant à Greenpeace sa « position anti-gouvernementale ».
« Au ministère de l’Environnement, nous avons échangé des points de vue sur diverses questions forestières avec le secrétaire général, qui a formulé des critiques acerbes sur ce qu’il a décrit comme la position anti-gouvernementale de Greenpeace Afrique », a ajouté l’organisation environnementale.
Depuis le lancement, en juillet 2022, de l’appel d’offres pour 27 blocs pétroliers et 3 gaziers, le gouvernement congolais et Greenpeace Afrique se regardent en chiens de faïence. Le gouvernement accuse l’organisation de mener une campagne contre cet appel d’offres, tandis que Greenpeace reproche au gouvernement de vouloir hypothéquer la biodiversité du pays ainsi que les intérêts des communautés locales.
Depuis quelques mois, Greenpeace Afrique a même fermé son bureau à Kinshasa, optant pour le télétravail pour ses activistes. Certaines personnes au sein de la société civile affirment que cette organisation craint pour la sécurité de ses membres.
Bienfait Luganywa