Le matin de lundi, les rues de Lodja, l'une des grandes agglomérations de la province du Sankuru, se sont réveillées sous le tintement des uniformes scolaires, marquant la fin des vacances et le retour en classe. Cependant, cette rentrée scolaire est loin d’être ordinaire.
La province est frappée par une crise sanitaire majeure : la maladie de Mpox, qui ravage la région, fait planer une ombre lourde sur cette nouvelle année scolaire.
À 6 heures du matin, les premiers élèves ont envahi les rues, vêtus de leurs traditionnels uniformes bleus et blancs. Si ces scènes rappellent l’insouciance des rentrées passées, le contexte sanitaire actuel transforme ce moment habituel en un défi de taille. Alors que la maladie se propage principalement par contact, les écoles, lieux de rassemblement par excellence, deviennent des foyers potentiels de contamination.
Malgré la gravité de la situation, les mesures sanitaires spécifiques restent timides dans plusieurs écoles. À défaut de moyens, les responsables éducatifs se contentent de rappeler aux élèves les gestes barrières élémentaires.
« Nous avons essayé de parler avec les élèves lors de ce premier rassemblement. Nous leur avons demandé de s’abstenir de salutations main à main, d’éviter les espaces trop serrés, et de bien se laver les mains à l’entrée et à la sortie de l’école. On attend également que les autorités sanitaires puissent passer dans les écoles. Jusqu'à présent, nous n’avons que les informations des médias et des réseaux sociaux », confie Paul Abbé Malanga, directeur des études au lycée Lokenye.
Pour les élèves, la réalité de la maladie reste floue. Beaucoup n’ont que des informations fragmentaires, souvent glanées sur les réseaux sociaux.
« Comme protection, ce que j'ai reçu des réseaux sociaux, c’est qu’on doit éviter de jouer avec la saleté, et qu’on doit bien se laver les mains », explique un élève, l’air résigné.
La province du Sankuru a enregistré plus de 1500 cas de Mpox depuis le début de l'année. Plus de 70 personnes y ont perdu la vie, victimes de cette maladie. La situation est alarmante et nécessite une intervention urgente des autorités sanitaires pour protéger les élèves et le personnel éducatif.
Alain Saveur Makoba, à Lodja