Dans une correspondance adressée au gouverneur militaire du Nord-Kivu, le mardi 24 septembre 2024, des organisations œuvrant pour la protection de l’environnement, la bonne gestion des ressources naturelles, du foncier, de I’aménagement du territoire et des droits humains disent être indignées par l’inaction de cette autorité provinciale face à la spoliation d’une partie du parc des Virunga à Nzulo, dans le territoire de Masisi.
À en croire ces organisations, les spoliateurs qui agissent en toute quiétude sont des opérateurs économiques connus et des autorités politiques et militaires.
« Il est remarqué que la plupart des spoliateurs appartiennent à une classe sociale particulière : les opérateurs économiques, les autorités militaires et politico-administratives, … Ceci renforce davantage notre suspicion de l’existence d’un réseau mafieux à la manœuvre de certains responsables des services publics en province du Nord-Kivu », ont-elles écrit.
Selon elles, l’attitude du gouverneur encourage les spoliateurs.
« Excellence Monsieur le gouverneur, nous tenons à dénoncer le silence de l'autorité provinciale face à ce drame en cours de vente des portions des terres appartenant au parc national des Virunga dont les auteurs opèrent en toute quiétude à travers un réseau bien structuré. Cette attitude est susceptible de convaincre tout acheteur potentiel dans ce processus pourtant illégal », ont poursuivi ces organisations environnementales.
Elles assimilent l’inaction de l’autorité provinciale à de la complicité.
« Votre inaction risque d'être assimilée à de la complaisance », renchérissent-elles.
À la suite de la plainte de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), la cour d’appel de Tanganyika a annulé en avril 2023 toutes les décisions que brandissent des personnes qui prétendent être propriétaires de 1110 hectares des terres dans la partie du parc des Virunga qui se trouve à Nzulo. L’ancien gouverneur militaire, le lieutenant-général Constant Ndima, avait même autorisé à l’ICCN de procéder à l’exécution de cette décision judiciaire.
Alphonse Muderwa