Le commissaire divisionnaire adjoint de la police nationale congolaise du Kongo central, le général Israël Kanku Baluku, a appelé, dans un message parvenu à notre rédaction, tous les conducteurs des poids-lourds grévistes au calme en leur rappelant "la nécessité de manifester pacifiquement sans dépasser les limites".
"La Constitution reconnaît le droit de grever ou de manifester. Mais cette grève ne doit pas aller au-delà de la loi. S'ils commencent à détruire les véhicules d'autres conducteurs, blesser et injurier les autres usagers de la route, cela n'est pas correct. Je sais que les autorités au niveau de Kinshasa n'ont pas baissé les bras. Elles ont envoyé une délégation. Qu'ils soient calmes, car les problèmes ne se résolvent pas dans des bruits. Les problèmes se résolvent quand on s'assoit sur une table de négociation et qu'on cherche la solution ensemble. Refuser d'écouter, c'est chercher une chose et son contraire", a-t-il interpellé.
Son message intervient à la suite des manifestations des grévistes ayant perturbé certaines activités dans la ville de Matadi lundi dernier. Quelques dommages ont été identifiés sur certains particuliers. Ce qui n'a pas enchanté le chef de la police provinciale qui indique que la plupart de revendications de ces grévistes sont en train de trouver réponse auprès du Gouvernement.
Selon lui, sur le plan sécuritaire par exemple, toutes les barrières sur la route nationale numéro 1, dans la province du Kongo Central, sont à ce jour levées. A l'en croire, le gouvernement provincial du Kongo Central a mis en place deux véhicules Land Cruiser pour assurer la sécurité permanente de la route.
" Vous voulez qu'on augmente vos salaires, asseyons-nous pour savoir combien on veut. Vous voulez la sécurité, mais le gouvernement provincial a donné deux véhicules Land Cruiser qui vont assurer la surveillance continue sur la RN1 de Matadi à Kasangulu. Toutes les barrières sont levées. Il ne reste que la barrière de Mitendi qui est à Kinshasa. Ce n'est pas chez nous. Les zones d'allégement en attendant pour entrer à Kinshasa sont aussi en train d'être installées ", a-t-il indiqué.
Pour le patron de la sécurité de la province du Kongo Central, il n'y a plus vraiment de raisons pour ces conducteurs de continuer la grève. Il les appelle à reprendre du travail en attendant la réponse à certaines de leurs revendications.
"Je ne vois pas pourquoi ces conducteurs doivent continuer à manifester dans la rue. En tant que pères des familles, nous leur demandons de reprendre le travail. En ce qui concerne l'argent réclamé, nous avons appris que chaque employeur a déjà reçu l'instruction de les payer selon ce qui a été convenu. Qu'ils se remettent au travail et de voir à la fin du mois d'octobre si cela ne sera pas respecté. C'est ça la solution. Plutôt que de rester à injurier dans les rues. Ce qui est vrai, la solution sera finalement trouvée ", a-t-il conclu.
Rappelons que les chauffeurs des véhicules poids-lourds, œuvrant sur la RN1 Kinshasa-Matadi, sont en grève depuis le 16 septembre 2024. Ils réclament l’application des engagements issus de l’atelier tripartite du secteur du transport routier de novembre 2023.
Dans un communiqué publié récemment, le Vice-Premier ministre, ministre de l'Economie nationale, Daniel Mukoko Samba avait rassuré que le gouvernement travaille d'arrache-pied pour remettre, dans un meilleur délai, de l'ordre dans ce secteur.
ODN