Le député national Marcel Zuma Anibie a déposé une question orale avec débat au bureau de l'Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, ce mercredi 2 octobre 2024, à l'intention du vice-Premier ministre, ministre l'Intérieur, sécurité et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani.
Au cours d'une interview accordée à la presse au sortir du bureau de l'Assemblée nationale, cet élu du peuple a affirmé que cette action parlementaire porte essentiellement sur des questions sécuritaires dans les provinces du Bas-Uélé, Haut Uélé, Nord-Ubangi et une partie de la province de l'Ituri, en ce qui concerne notamment la persistance de l'insécurité due aux mouvements des rebelles centrafricains et sud soudanais. Elle porte aussi sur la présence irrégulière d'éleveurs Mbororo dans ces provinces.
« Je viens de déposer une question orale avec débat adressée au vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières. Cela pour des questions essentiellement sécuritaires dans les provinces de Bas-Uélé, Haut Uélé, Nord-Ubangi et une partie de la province de l'Ituri, en ce qui concerne la persistance de l'insécurité due aux mouvements des rebelles centrafricains et sud Soudanais, en ce compris irrégulière des éleveurs Mbororo», a-t-il déclaré.
Selon cet élu de la province du Bas-Uélé, au regard des morts qui continuent à se compter dans ces provinces, il est plus qu'important que le Vice-Premier ministre de l'Intérieur vienne dire à la représentation nationale la politique mise en place par le gouvernement pour notamment gérer la problématique du pastoralisme transfrontalier.
" Cette question lui est adressée en tant que patron de la sécurité intérieure du pays pour pouvoir donner des réponses adéquates aux populations de ces provinces qui, depuis des années, souffrent des affres de ces différents mouvements rebelles et, bien entendu des affres des actions des éleveurs Mbororo. C'est depuis 2001 que nous avons la présence de ces éleveurs dans cette partie du pays. Jusqu'ici, le gouvernement n'a jamais mis en place une politique en matière de la gestion de la transhumance et du pastoralisme transfrontalier dans cette partie du pays", a-t-il souligné.
Le député national, Marcel Zuma a par ailleurs souligné qu'il est question ici d'écouter les réponses du vice-Premier ministre de l'Intérieur sur notamment la présence de rebelles centrafricains et Sud soudanais sur le territoire congolais.
"Depuis 2008, ces provinces font face aux différents mouvements rebelles, notamment la LRA, mais aussi les rébellions d'autres pays, dont celles de la République centrafricaine qui se transposent au fur et à mesure dans notre territoire. Aujourd'hui, je peux vous signaler qu'il y a la présence de rebelles centrafricains Seleka dans la province du Bas-Uélé et les rebelles Sud soudanais dans les provinces du Haut Uélé et de l'Ituri. Raison pour laquelle, en tant qu'élu national, j'ai estimé adresser des questions précises au Vice-Premier ministre de l'Intérieur pour qu'il vienne devant la représentation nationale répondre aux préoccupations de la population recueillies lors des vacances parlementaires ", a-t-il martelé.
Cet élu du peuple a tenu en outre à souligner qu'il s'agit d'un exercice purement démocratique qui ne vise nullement un individu. Il a souligné que cette action parlementaire est conforme aux articles 138 de la constitution et 178 du règlement intérieur de la chambre basse du Parlement.
"Il s'agit d'une action purement démocratique. Je suis convaincu que cette question orale avec débat aboutira à des réponses. En tant que représentation nationale, nous sommes l'organe habileté à contrôler l'action gouvernementale. Dès lors que ça ne marche pas, conformément à la Constitution et au règlement intérieur, nous avons mission d'interpeller tout membre du gouvernement sur des questions précises en rapport avec son secteur", a conclu ce député national.
Rappelons que les rebelles centrafricains et sud soudanais sèment terreur dans la partie nord-est de la RDC. Quant aux Mbororo, il s'agit des éleveurs nomades qui partent du Niger, en passant par le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Soudan du Sud et la République centrafricaine.
Ils entrent sur le territoire congolais par les provinces du Bas-Uele et du Haut-Uele, à la recherche de pâturages et des terres fertiles. Ces éleveurs étrangers sont armés et accusés dans la plupart des cas d’agression sur les populations autochtones.
ODN