Pour le député national Steve Mbikayi, le 11 décembre 2025 restera comme un tournant majeur dans la crise que traverse notre pays.
Dans une déclaration parvenue ce samedi 13 décembre 2025 à 7SUR7.CD, Steve Mbikayi fait remarquer qu'au Conseil de sécurité, comme le témoigne, les États-Unis ont rompu avec des années de prudence diplomatique pour désigner clairement, publiquement, et sans l’ombre d’une ambiguïté, l’auteur de l’agression contre la République démocratique du Congo : le Rwanda.
"Ils ont confirmé la présence de 6 000 à 7 000 soldats rwandais sur notre territoire et reconnu que la chute d’Uvira n’est pas le fait d’une rébellion locale, mais le résultat d’une intervention militaire directe de Kigali. Un moment historique. Et c’est précisément ce que nous annonçons, tribune après tribune, depuis des semaines", a indiqué Steve Mbikayi.
Dans la foulée, le président national du Parti Travailliste (P.T) rappelle qu'il alertait déjà sur le fait que le Rwanda ne défiait pas seulement Kinshasa mais aussi les USA.
"Nous appelions à la convocation d’une session spéciale du Conseil de sécurité. Elle a eu lieu. Nous avertissions que le Rwanda défiait non seulement Kinshasa, mais aussi le président Trump, dont l’autorité se retrouvait mise à l’épreuve par un partenaire devenu incontrôlable. Nous dénoncions l’impuissance d’une ONU réduite à commenter l’actualité. Nous insistions sur le fait que la survie de l’accord du 4 décembre dépendait d’un geste clair de Washington. Ce geste vient d’être posé", a-t-il martelé.
Steve Mbikayi reste convaincu que la reconnaissance américaine bouleverse le paysage diplomatique.
"Elle retire à Kigali ses faux-semblants, ses fables sur une soi-disant rébellion interne, ses artifices communicationnels. Elle replace le conflit dans sa véritable dimension : une agression d’État à État, en violation ouverte d’un accord signé sous le sceau des États-Unis.
Désormais, changeons aussi de langage : parlons de la guerre que nous mène le Rwanda, soutenu par le M23, et non du M23 simplement « appuyé » par Kigali. Dès lors, une question s’impose au président Trump : permettra-t-il que son premier dossier africain soit piétiné par un dirigeant qui a fait de la provocation une doctrine politique ? Ou transformera-t-il cette prise de position en acte d’autorité, rappelant au Rwanda qu’un accord engage, oblige et lie ?", s'est-il interrogé.
En outre, Steve Mbikayi estime que Paul Kagame se dresse non seulement contre les intérêts congolais, mais également contre ceux des États-Unis.
"Maintenant que Washington dénonce publiquement la violation d’un engagement signé pour restaurer la paix en Afrique centrale et sécuriser l’exploitation légale de nos minerais par les entreprises américaines, une réalité s’impose : Paul Kagame se dresse non seulement contre les intérêts congolais, mais également contre ceux des États-Unis.
Que doivent-ils faire ? Laisser faire ou le mettre hors d’état de nuire ? Le choix est clair. Et l’avertissement, limpide. Il devra choisir quoi sacrifier : sa peau, son trône ou la paix", dit-il.
D'après Steve Mbikayi, la prise de position américaine offre à la RDC un appui inédit pour exiger une nouvelle résolution au Conseil de sécurité.
"Pour Kinshasa, l’heure est à l’intelligence stratégique. La prise de position américaine offre à la RDC un appui inédit pour exiger une nouvelle résolution au Conseil de sécurité, assortie de sanctions, d’un mécanisme de contrainte et d’un calendrier de retrait des troupes étrangères. La vérité est désormais officielle ; à nous de la traduire en avancées concrètes. À l’interne, faisons preuve de sérieux, de maturité et de rigueur. Montrons au monde que nous comprenons la gravité du moment. La politique-spectacle, les manifestations de rue, inutilement coûteuses et sans impact réel sur le front comme dans la diplomatie doivent cesser. L’heure n’est ni aux marches folkloriques ni aux démonstrations d’apparat. Elle est à la discipline et à la cohérence", a-t-il déclaré.
Steve Mbikayi affirme que le Rwanda a voulu tester les limites.
"Il découvre aujourd’hui que la patience américaine n’est pas infinie, et que le Congo, lorsqu’il conjugue clarté, fermeté et cohérence, peut renverser les rapports de force. La vérité vient d’être dite au monde. À nous de la transformer en victoire diplomatique et stratégique", soutient-il.
Par ailleurs, ce haut cadre de l'Union Sacrée considère que l’heure de vérité a sonné. Mais cette fois, poursuit-il, elle ne sonnera pas pour la RDC. Il affirme qu'elle sonnera pour ceux qui ont cru pouvoir défier à la fois le Congo et la communauté internationale.
Jephté Kitsita