RDC : le gouvernement dénonce l'inclusion par les USA du cobalt congolais dans la liste des biens produits par le travail des enfants et le travail forcé

Mercredi 2 octobre 2024 - 11:26
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Le gouvernement de la République démocratique du Congo a dénoncé, mardi 1ᵉʳ octobre 2024, l'inclusion du cobalt congolais dans la liste des biens produits par le travail des enfants et les travaux forcés, établie par les États-Unis d'Amérique.

Dans un communiqué de presse parvenu à 7 SUR 7. CD, le gouvernement a estimé que cette décision ne tient pas compte des efforts, ni des avancées majeures enregistrées dans la régulation de l'exploitation minière artisanale et industrielle par l'État.

« Cette décision ne tient pas compte des efforts, ni des avancées majeures enregistrées dans la régulation de l'exploitation minière artisanale et industrielle par l'État. Elle tend à remettre en cause l'efficacité des dispositifs internationaux de contrôle de conformité et de diligence raisonnable de la chaîne d'approvisionnement reconnus en matière de droits humains, de travail et de sécurité auxquels les industriels sont soumis avec rigueur par des structures internationales indépendantes travaillant directement avec les multinationales occidentales (européennes et américaines) pour tenir compte des utilisateurs finaux. Cette décision ignore délibérément les réalités locales et porte atteinte à la réputation internationale du secteur minier congolais », a expliqué le communiqué du gouvernement congolais.

Au sujet du travail des enfants et du travail forcé dans l’exploitation minière artisanale informelle, donc illégale, l’entreprise générale du Cobalt, créée en 2019, a renseigné le gouvernement congolais, s’emploie à viabiliser l’exploitation artisanale au travers des mesures rigoureusement éthiques, responsables et transparentes dans l’exploitation du cobalt, conformément aux lois congolaises et aux normes internationales en la matière.

Quant à l’exploitation industrielle, le gouvernement a rappelé que les entreprises minières locales et internationales qui opèrent en RDC le font dans le respect des lois nationales, des accords et principes internationaux, ainsi que des cadres de gouvernance et de transparence rigoureuse. Aussi, elles observent les lignes directrices de l’OCDE et d’autres normes reconnues mondialement afin d’assurer des chaînes d’approvisionnement exemptes de travail forcé ou de travail des enfants.

« Pour une meilleure régulation du secteur, plusieurs réformes ont été mises en œuvre par le gouvernement, notamment la création de l'Inspection Générale des Mines, la dynamisation de l’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance dans le secteur Privé (ARSP), l'opérationnalisation de l’Autorité de Régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) et la promotion de la transparence dans les chaînes d'approvisionnement et l'adhésion à des initiatives internationales comme l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITI) », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, il a appelé les partenaires internationaux de la RDC, y compris les États-Unis d'Amérique, à reconnaître ces avancées et à intensifier leur soutien technique ainsi que financier « pour renforcer les mécanismes de traçabilité du cobalt afin de garantir un approvisionnement éthique et conforme aux normes internationales ». Il a également invité le cobalt institute, les entreprises de la chaîne de valeur du cobalt, ainsi que les ONG congolaises travaillant sur la thématique cobalt à une collaboration plus étroite.

Le département du Travail des USA a ajouté, la semaine dernière, le cobalt de la RDC dans la liste 2024 des biens produits par le travail des enfants ou le travail forcé. Cette information a été livrée par Cobalt institute dans une note d’information adressée au gouvernement congolais.

Selon cette organisation, l’inclusion du cobalt congolais dans cette liste ne signifie pas nécessairement que ces minerais seront automatiquement arrêtés aux frontières des États-Unis.

Raphaël Kwazi