Après la Cellule d'exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF), c'est le tour du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de faire la restitution de ses actions autour du Programme de développement local de 145 Territoires, jeudi 23 octobre, lors de la journée d'information à l'intention des députés nationaux et des présidents de caucus, organisée par le ministère du Plan et la coordination à l'aide au développement à l'hôtel Pullman de Kinshasa.
Le représentant résident de cette entité du système des Nations unies, qui figure parmi les 3 agences qui exécutent les travaux de mise en œuvre de ce programme de développement à la base, Damien Mama, a dans son intervention portant sur la présentation des données liées à l'exécution des travaux, tout en louant l'option prise par le gouvernement congolais pour le bien-être de sa population, s'est dit fier du travail abattu par son équipe en 2 ans, en dépit de quelques failles.
« Nous sommes associés à ce programme parce que le gouvernement congolais a décidé de faire quelque chose que peu de pays arrivent à faire, en investissant massivement et d'une façon simultanée dans toutes les localités du pays pour s'assurer que personne n'est laissé de côté. Nous sommes particulièrement séduits par ce programme du PDL 145 T de la RDC, qui permet de bénéficier des infrastructures de base, notamment les écoles, les centres de santé et les bâtiments administratifs qui représentent le symbole de la présence de l'État. Nous avons commencé l'aventure il y a environ 2 ans. Nous avons eu des défis, des hauts et des bas, mais nous sommes résolument engagés à progresser sur les résultats et les ambitions qui ont été définis dès le départ. Ce que nous avons fait jusqu'à présent répond au calendrier initial que nous avons établi. Il y a eu des glissements, de temps à autre, mais l'envie de faire et de bien faire joue parfois sur le délai », a-t-il souligné.
Avec des données chiffrées à l'appui, le représentant du PNUD en RDC a indiqué que dans les 9 provinces mises à leur charge pour un coût de 610 millions de dollars, à savoir : Bas-Uele, Mongala, Tshopo, Tshuapa, Sankuru, Kasai, Maniema, Tanganyika et Sud-Kivu, avec leurs 54 territoires, pour la construction des écoles, des centres de santé et des bâtiments administratifs, 220 ouvrages sur 764 attendus sont achevés.
En ce qui le concerne : 142 écoles sont achevées sur 334 attendues ; 66 centres de santé achevés sur 245 attendus ; et 18 bâtiments administratifs achevés sur 52 attendus. Au total, 159 ouvrages sont en phase d'achèvement dont 75 écoles, 71 centres de santé et 13 bâtiments administratifs achevés, a révélé Damien Mama.
Bien avant, le vice-ministre, ministre du Plan, Guylain Nyembo, a circonscrit le cadre d'échanges en cette première journée devant le caucus des présidents et des élus nationaux, qui porte sur la zone d'intervention du PNUD.
« Ce forum constitue un exercice de redevabilité qui nous incombe vis-à-vis de nos concitoyens ici valablement représentés. Une importance qui tient à la nécessité de la mise à jour que nous devons effectuer à la veille du lancement de la nouvelle phase liée au programme. C'est une opportunité d'appréhender de manière ciblée, à travers les provinces et territoires que nous représentons, l'état d'avancement du PDL-145 T. Comme vous le savez, le Plan de développement local de 145 territoires consiste en un cadre structurel imaginé et porté par le président de la République pour tout développement à travers le pays (...) Néanmoins, il ne fait que refléter le sens du PDL qui se veut avant tout un projet intégrateur et une réponse aux fractures multiples et multidimensionnelles rencontrées à travers le territoire national. Mieux, il se veut une manifestation de la nécessaire concomitance et simultanéité qui doivent transcender tout projet de développement de notre République démocratique du Congo », a rappelé le VPM du Plan, Guylain Nyembo.
Durant les échanges qui ont succédé aux exposés, les élus nationaux représentant les neuf (9) provinces ont salué dans l'ensemble l'exécution des travaux réalisés par cette agence onusienne dans sa zone d'action, tout en formulant quelques plaidoyers sur les enjeux et défis à relever liés à l'aboutissement dudit projet.
"Ce qu'a voulu faire le ministre aujourd'hui, c'est à peu près l'évaluation. Il y avait 4 éléments dans ce programme de développement à la base : les réalisations socio-économiques ; les services administratifs ; et en même temps, améliorer la gouvernance, tout en prévoyant un système de contrôle par rapport à la réalisation. Nous avons passé en revue pour voir où ça a marché, pourquoi ça n'a pas marché dans certains coins et quel remède faut-il y apporter ? S'il y a eu des difficultés sur les moyens financiers, comment faire en sorte que ces difficultés soient résolues par la mobilisation des recettes provenant d'une part des partenaires et d'autre part par la mobilisation financière à l'intérieur du pays. Ça tombe à point nommé parce qu'en tant qu'autorité budgétaire, nous sommes à la veille de l'adoption du projet de loi de finances 2025. Nous avons intégré tout ce que nous avons entendu pour qu'une enveloppe conséquente soit dégagée afin de surmonter toutes les difficultés, pour que ce programme fondamental de développement à la base soit une réalité dans l'intérêt de la population congolaise qui l'attend de pieds fermes", a relevé l'élu du Sankuru, Léonard She Okitundu.
Le Plan de développement local des 145 territoires a été initié en 2022 par le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi, pour un coût global estimé à 1,66 milliard USD, dans l'objectif, entre autres, de vaincre la pauvreté et les inégalités territoriales en RDC.
Murphy Fika