Dans le but de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion des projets publics en RDC, la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (CORAP) ainsi que le Centre congolais pour le droit du développement durable (CODED) ont organisé un atelier les 26 et 27 novembre à Kinshasa, axé sur l’accès à l’information publique.
L'absence de communication autour du projet « Grand Inga » a servi d'exemple significatif. Selon la société civile, ce projet, qui peine à se concrétiser, a connu de nombreux rebondissements depuis 2013. La présidence de la République en a fait un secret d’État, au détriment des principes de bonne gouvernance.
« Nous avons un cas pratique de la non transparence dans la gestion des projets. Il s’agit du projet Grand Inga. De 2013 à aujourd'hui, aucun document sur ce projet n'a été publié. Le traité signé avec l’Afrique du Sud n’a jamais été publié, les études menées par AECOM-AEDS France n’ont jamais été publiées, l’accord de développement exclusif signé avec le consortium sino-espagnol n’a jamais été rendu public, la convention signée avec Fortescue Future Industries n’a jamais été publiée et le dernier protocole d’accord signé avec une société nigériane n’a pas aussi été publié. Un projet de cette envergure ne doit pas être mené dans l’opacité. Le plus souvent, les modes de financement posent problème, car ils donnent souvent une mission globale aux entreprises privées au désavantage du pays », a déclaré Justin Mobomi, chargé de plaidoyer à la CORAP.
Bruno Kapanji, qui a été ministre des Ressources hydrauliques et de l’électricité de 2012 à 2014 et chargé de mission de l'Agence responsable du développement du projet (ADEPEI-RDC), a plaidé pour le maintien d’une politique nationaliste à la tête de cette agence, placée sous la tutelle de la présidence de la République.
« Il ne faut pas que la RDC perde le leadership dans le processus de développement du projet Grand Inga. C’est un projet congolais et il doit le rester […]. La Banque mondiale s’était retirée du projet suite notamment à la direction nationaliste du projet. Elle est revenue aujourd’hui, c’est une bonne chose. Mais il ne faut pas oublier que Inga est un projet prophétique qui doit servir tout d’abord les Congolais. Nous devons en prendre conscience et en assumer la responsabilité », a-t-il affirmé.
Il convient de noter que les deux organisations prévoient de rencontrer le bureau de l’Assemblée nationale afin de lui remettre les résolutions issues de cet atelier, dans le but de soutenir et d'améliorer la proposition de loi sur l’accès à l’information récemment déposée par le député national Jacques Ndjoli.
Bienfait Luganywa