Menace de disparition de Kananga par les ravins : un contrat de 4,5 millions $ signé pour éradiquer 10 têtes d'érosion

Vendredi 20 décembre 2024 - 20:06
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Image d'illustration.

Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, fait face à une urgence environnementale sans précédent : des têtes d’érosion menacent non seulement des infrastructures essentielles, mais aussi l’avenir d’une ville entière.

Pour contrer cette menace, un contrat a été signé le jeudi 19 décembre 2024 entre Michel Mbungu, Coordonnateur du Projet d'Urgence et de Résilience Urbaine de Kananga (PURUK) et Mostafa Raad, Directeur provincial de l’entreprise Safrimex dans l'objectif de lutter contre les têtes d'érosion dans l'ancien Luluabourg qui se bat aujourd'hui contre un ennemi silencieux mais dévastateur.

L'entente entre les deux camps cible dix têtes d’érosion réparties sur deux sites : l’aéroport et Musumbu. À proximité de la piste d'atterrissage de l’aéroport de Kananga, trois têtes d'érosion sont identifiées menaçant directement la viabilité des infrastructures aéroportuaires.

À Musumbu, ce sont sept têtes d’érosion qui s’attaquent aux habitations et à des infrastructures clés, notamment l’Athénée Royal de Kamayi qui héberge plusieurs écoles et prête à accueillir plus de 25 000 élèves dès son inauguration.  

Chiffré à 4,5 millions de dollars américains et s’étendant sur une durée de cinq mois, ce projet se positionne comme une réponse urgente à une situation qui risque de bouleverser la vie des habitants de la ville de Kananga.

« Le but, c’est d’éradiquer les érosions. Dans le cadre de PURUK, ce que nous faisons actuellement est une réponse curative à l’urgence, mais le vrai problème réside dans l’urbanisation. En 2025, des activités d’engagement citoyen seront implémentées pour montrer à la population son rôle dans la protection de son environnement », a expliqué le coordonnateur de PURUK.

L’entreprise Safrimex, déjà bien implantée dans la région grâce à divers projets locaux, se dit prête à relever le défi.

« Dire que c'est une surcharge dépend des capacités. Nous nous organisons pour augmenter l’effectif du personnel durant cette période de mobilisation », a assuré Mostafa Raad.

En juin 2023, le président Félix Tshisekedi avait déjà donné le ton en lançant les travaux de lutte anti-érosive, dans le cadre d’un projet plus large financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars américains.

Alain Saveur Makoba