Likasi : Des vendeurs et acheteurs déplorent la hausse des prix des produits alimentaires

Lundi 23 décembre 2024 - 17:11
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Image d'illustration.

Situé à 120 kilomètres de Lubumbashi, au cœur du Haut-Katanga, le marché central de Likasi demeure le théâtre d’un paradoxe malgré les mesures gouvernementales visant à exonérer certains produits alimentaires de base, les prix peinent à baisser. Entre hausse du taux de change et coûts de transport élevés, commerçants et consommateurs expriment leur désarroi en cette fin d'année 2024.

D'après le reporter de 7SUR7.CD qui a circulé le marché central de la ville montagneuse de Likasi ce lundi 23 décembre 2024, le constat est le même. Antoinette Katshil, vendeuse de tomates, oignons, sel et huile, justifie cette stagnation des prix.

« Nous, nous n'avons pas de problème, mais on nous dit que le taux de dollar est en hausse. C'est pour cela que nous vendons ainsi, surtout que nous payons cher le transport pour acheminer les produits jusqu'à Likasi », a-t-elle déclaré à 7SUR7.CD.

Sa voisine, visiblement agacée, aborde dans le même sens.

« Les prix restent ainsi. À l'époque, on payait une caisse de tomates à 25.000 FC, voire 20.000. Aujourd'hui, c'est 55.000 à 60.000 FC. Seuls, les oignons gardent légèrement leurs prix », a-t-elle ajouté.

Dans ce marché animé, Gina Mbuyu, une autre commerçante, plaide pour une intervention des autorités des services de l'État pour suivre de près les mesures gouvernementales.

« À l'époque, on achetait un filet d'oignons à un prix abordable. Aujourd'hui, c'est comme si nous étions déjà morts. Regardez vous-même, les prix ont triplé. Que les services de l'État passent pour vérifier ! », a-t-elle suggéré.

Des acheteurs aussi inquiets

Pour les consommateurs, la situation n’est guère meilleure. Un père de famille rencontré devant un étalage témoigne.

« Ici, au marché central de Likasi, les produits de première nécessité gardent toujours les mêmes prix élevés que l’année dernière et nous sommes habitués, car ne savons que faire », a-t-il regretté.

Une femme, visiblement affectée par l’inflation, renchérit : 

« Avant, l'oignon à 500 FC offrait beaucoup de morceaux, mais aujourd'hui, c'est 1.000 FC. Une mesurette de sel coûtait 1.000 FC, maintenant, c'est 1.500 FC. Malgré les fêtes qui approchent, nous devons continuer à acheter à ces prix».

Par ailleurs, les supermarchés de Likasi affichent une légère diminution des prix sur certains produits, mais la baisse reste marginale. Un plateau d’œufs, autrefois vendu à 14.000 FC, est désormais à 12.000 FC. Une boîte de 900 grammes de lait coûte 26.000 FC au lieu de 30.000 FC, tandis qu’un bidon d’huile de 5 litres passe de 41.000 FC à 39.000 FC. Ces ajustements, bien qu’appréciés par certains habitants de cette ville, restent insuffisants pour soulager les ménages en cette fin d'année.

Un autre problème soulevé par les commerçants et revendeurs, c'est la question de coût de transport et de l'instabilité du taux de dollars américains. Les commerçants appellent à des solutions concrètes, tandis que les consommateurs, confrontés à une flambée persistante des prix, espèrent une action renforcée des autorités pour alléger leur quotidien.

Le marché central de Likasi, miroir des réalités économiques de la province du Haut-Katanga et du pays, illustre les défis auxquels sont confrontés les Congolais dans un contexte d’inflation et de disparités sociales croissantes.

Patient Lukusa, à Likasi