
La deuxième audience du procès contre les cinq généraux accusés d'avoir fui les combats au Nord-Kivu, précisément à Goma, abandonnant les édifices et autres biens de l'armée au profit de l'AFC/M23, a lieu ce jeudi 20 mars 2025.
Au regard du caractère sensible des informations militaires, la Haute Cour militaire a, dès l'entame de l'audience, rendu un arrêt avant dire droit, dans lequel elle a déclaré le huis clos, faisant sortir de la salle les journalistes et le public. Seuls les avocats et les prévenus sont restés dans la salle d'audience.
Cet arrêt avant dire droit de la plus haute juridiction militaire de la RDC fait suite aux requêtes formulées par le ministère public et les avocats de la défense. En effet, à l'audience du 13 mars dernier, l'auditeur général Likulia a demandé à la Haute Cour militaire de mettre fin à la publicité de ce procès pour éviter que les informations sensibles liées aux combats sur terrain soient captées par les forces ennemies.
Appuyant le ministère public, Me Tshitsha Bokolombe a insisté sur le fait que, dans ce contexe d'agression, la RDC a tout intérêt à préserver certaines informations relatives au secret défense. Il a démontré que ces prévenus, accusés d'avoir fui les combats, pourraient démontrer, séance tenante, des failles au niveau institutionnel ayant occasionné cette présumée fuite.
Au total, trois généraux des FARDC et deux généraux de la Police (Commissaire divisionnaire et commissaire divisionnaire adjoint) sont jugés dans cette affaire. Il s'agit notamment du commissaire divisionnaire Ekuka Lipopo Romuald, gouverneur a.i du Nord-Kivu, du général-Major Alengbia Nyitetessya Nzambe Dieu gentil, commandant de la 34ᵉ région militaire, du général de brigade Lupembe Mobenzo Papy, Commandant de la 11e brigade réaction rapide axe Sake, du général de Brigade Yangba Tene Danny, Conseiller du gouverneur en charge de la sécurité et ordre public et du
du commissaire divisionnaire adjoint Mukuna Ntumba Eddy, commissaire provincial de la police du Nord-Kivu.
Ils sont poursuivis pour lâcheté, perte des matériels militaires, incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline et violation des consignes. Selon le ministère public, ces prévenus ont fui la ville de Goma à l'aide d'un bâteau privé le 26 janvier dernier, abandonnant les troupes sans commandement et laissant derrière eux plusieurs biens de l'armée au profit de l'AFC/M23.
L'organe de loi accuse ainsi les cinq généraux d'avoir violé la consigne donnée par le président de la République, commandant suprême, qui a demandé à tous les militaires, agents de l'ordre et fonctionnaires, de rester dans la ville et de défendre la patrie jusqu'au sacrifice suprême.
Après ce huis clos, la Haute Cour militaire va procéder à l'instruction du fond de l'affaire. La forme étant vidée, les juges militaires vont commencer à interroger les prévenus sur les faits de la présente cause, question d'établir ou pas la responsabilité pénale dans cette affaire.
ODN