Le Peuple d’abord : Stratégie de Résilience pour gagner la paix
Dans un contexte de crise aiguë, où nous sommes confrontés à des défis sans précédent, le slogan "Le Peuple d’abord", issu de la vision du feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba, d’heureuse mémoire, transcende la simple rhétorique politique. Il incarne un appel vibrant à l’action collective, à la mobilisation et à la prise de conscience des Congolais face à l'adversité.
Aujourd’hui plus que jamais, ce principe doit guider notre action politique, car la défense de
notre patrie et de nos intérêts collectifs repose sur la volonté et l’engagement de notre peuple. Alors que nous faisonsface à une guerre d’agression et à l'occupation de nos territoires, il est impératif de comprendre que la responsabilité de la défense de nos intérêts repose sur les épaules de notre peuple.
Malheureusement, nos institutions sont gangrenées par des traîtres, infiltrés à tous les niveaux de décision, rendant les forces armées congolaises (FARDC) incapables d’atteindre les résultats escomptés.
Dans un tel contexte où la trahison et l’incompétence sont monnaie courante, le recours au peuple devient une nécessité incontournable. Les patriotes, ces Wazalendo, se sont levés là où les FARDC ont parfois fléchi. Ils font face aux agresseurs avec courage et détermination, montrant que la véritable défense de notre terre repose sur l'engagement de ceux qui refusent de céder un seul centimètre carré de notre territoire national.
La guerre, comme l’a souligné Sun Tzu dans "L'Art de la guerre", n'est pas seulement une question de force militaire, mais aussi de stratégie, de volonté et de mobilisation des masses.
Les Congolais, unis dans leur volonté de défendre leur patrie, doivent être au premier plan de cette lutte. Cependant, il ne suffit pas de revendiquer cette mobilisation. Il est essentiel d’éveiller les consciences, de sensibiliser la population à l’importance de leur rôle dans cette lutte.
La solution ne réside donc pas dans un gouvernement « d’union nationale » ou dans des négociations politiciennes qui n’aboutissent qu'à des résultats cosmétiques. Comme l’a dit
Nelson Mandela, "cela semble toujours impossible jusqu'à ce que ce soit fait."
Nous devons croire en notre capacité à changer les choses, en la force du peuple, et en notre détermination à restaurer notre souveraineté. C'est le peuple qui, par sa mobilisation, peut réellement influer sur le cours des événements. Les luttes passées pour la liberté et la dignité humaine nous enseignent qu’aucun tyran, aucune force d’occupation ne peut résister à la volonté collective d’un peuple uni.
Il est ainsi souhaitable que le Président de la République, en tant que chef de l'État élu par plus de 70 % de la population, oriente ses décisions vers le bien-être du peuple. Ce même peuple qui s'est levé pour marcher à Goma et revendiquer son droit à la dignité et à la sécurité.
Les choix politiques doivent être guidés par les intérêts de la nation et non par ceux d'une élite égoïste prête à tout pour préserver ses privilèges. La responsabilité du Président est de s'assurer que les voix du peuple soient entendues, que leurs besoins soient satisfaits et que leur avenir soit au cœur des décisions politiques.
La défense de notre pays et la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue de notre territoire nationale exigent une mobilisation sans précédent de notre population. Le peuple, véritable moteur de notre lutte, doit être entendu et impliqué dans toutes les décisions concernant son avenir.
C’est ainsi que nous pourrons dire avec fierté que la RDC appartient à son peuple, et que notre terre sera défendue jusqu’à la victoire. Il est temps de faire de "Le Peuple d’abord" non seulement un slogan, mais une réalité vivante, une stratégie de rupture avec l’ordre inique ancien pour une libération totale de notre pays.
Guylain Tshibamba
Expert en communication stratégique et gestion des crises
Lauréat du Collège des Hautes Études de Stratégie et de Défense-CHESD