
Dans une déclaration de presse faite ce mardi à Kinshasa, le regroupement politique Force Grise pour la Démocratie et le Progrès Social (FG/DPS), affiliée à l'UDPS, a qualifié l'ancien président de la République de "monarque qui se croit détenteur d'un pouvoir sacré et cherchant à le récupérer" en réaction à sa récente intervention médiatique.
Charl'y Noël Mwela, président national de la FG/DPS, a rappelé que seul le président en exercice est habilité à s'adresser à la nation, conformément à l'article 17 de la Constitution. Il a précisé que l'intervention de Joseph Kabila relevait d'une adresse à ses militants et sympathisants, et non à l'ensemble de la nation.
La FG/DPS a dénoncé avec indignation l'attitude de l'ancien sénateur à vie, le comparant à un monarque qui se persuade de détenir un pouvoir sacré, qu'il pourrait octroyer et reprendre à sa guise, au mépris du souverain primaire.
Charl'y Noël Mwela a accusé Joseph Kabila d'avoir cherché à tromper et manipuler l'opinion publique. Il a également affirmé que l'ancien chef d'État n'avait aucune leçon de gouvernance à donner à son successeur, arguant qu'il avait laissé un pays "au bord du chaos" après 18 ans de règne. Il s'est ensuite interrogé sur le "bradage des actifs de la MIBA et de la GECAMINES" et les "détournements de fonds publics biens documentés dans les Panama papers".
Sur le plan sécuritaire, Charl'y Noël Mwela a accusé l'ancien président d'avoir favorisé le développement de groupes armés, notamment le M23, qualifié de "milice criminelle soutenue par le Rwanda", qui continuent de semer la terreur.
Concernant la cohabitation entre le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila et le Cap pour le Changement (CACH) de Félix Tshisekedi, la FG/DPS a regretté que cette coalition ait empêché le président actuel de mettre en œuvre sa politique. Selon ses dires, le FCC "bloquait plusieurs réformes, manipulait les institutions et voulait garder le contrôle du pays malgré la défaite électorale".
La FG/DPS a défendu les réformes menées par Félix Tshisekedi depuis 2019, parmi lesquelles la gratuité de l'enseignement primaire, le lancement de projets de développement local dans les 145 territoires, la réforme de l'armée pour mieux sécuriser le pays, les efforts en matière de diplomatie, la lutte contre la corruption à travers l'Inspection Générale des Finances (IGF).
En conclusion, la FG/DPS estime que le discours de Joseph Kabila traduit une volonté de revenir au pouvoir sans passer par les voies démocratiques.
Ce regroupement politique a appelé les Congolais à "rester vigilants face à ce qu’elle considère comme une tentative de réécrire l'histoire".
Murphy Fika