
Après le retrait du Rwanda de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la République démocratique du Congo a manifesté son indignation ce dimanche 8 juin, qualifiant cette démarche d'un comportement qui sape la stabilité régionale et le respect intégral des traités ainsi que des principes du « multilatéralisme ».
Dans un communiqué consulté par 7SUR7.CD, Kinshasa estime que ces actes violent l’article 34 du traité révisé de la CEEAC, qui interdit tout recours à la force entre États membres.
« Ces actes violent l’article 34 du traité révisé de la CEEAC, qui interdit tout recours à la force entre États membres. On ne saurait invoquer certains droits tout en bafouant les obligations fondamentales du même traité et les droits d’un autre État membre. Un instrument juridique s’applique dans son intégralité, ou il perd toute portée », a réagi le gouvernement congolais au communiqué du retrait de Kigali.
Pour la RDC, cette posture, « tolérée trop longtemps », a mené à des accords sans « redevabilité, donc sans durabilité ».
« Participer à un processus de paix ne saurait signifier effacement du passé ni immunité pour des crimes graves », a-t-elle déclaré.
Face à cette décision du Rwanda, le pays de Félix Tshisekedi appelle à une vigilance renforcée face aux comportements qui affaiblissent « le multilatéralisme ». Par ailleurs, il invite les institutions régionales et internationales à réaffirmer, par des actes concrets, leur « attachement à la légalité, à la responsabilité et à l’intégrité territoriale » des États.
Enfin, la RDC rappelle que la crise dans l’Est de son territoire et le différend avec le Rwanda sont alimentés, entre autres, par des actes d’agression dénoncés, notamment par la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui exige le retrait immédiat des forces armées rwandaises.
Le Rwanda s'est retiré samedi dernier de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), à l’issue du 26ᵉ sommet ordinaire de cette organisation régionale tenu à Malabo, en Guinée équatoriale. Il accuse la RDC d’instrumentaliser l’organisation régionale avec le soutien de certains États membres.
Raphaël Kwazi