
Le professeur Désiré-Cashmir Eberande Kolongele, conseiller spécial du chef de l'État en matière de sécurité et président du Conseil National de Sécurité (CNS), a lancé un appel aux ambassadeurs et représentants des organismes internationaux pour qu'ils accompagnent la République Démocratique du Congo (RDC) dans le processus de Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS).
Cet appel a été formulé le lundi 16 juin 2025 à Kinshasa, lors d'une réunion du groupe consultatif de la RSS, organisée sous le haut patronage du président de la République, en partenariat avec la MONUSCO.
Devant les membres du corps diplomatique et d'autres parties prenantes, Eberande Kolongele a souligné que cette séance de travail inaugurait une série d'échanges visant à concrétiser la réforme. Il a insisté sur l'importance de l'implication des pays amis de la RDC et de la communauté internationale dans son ensemble pour que ce processus devienne une réalité, notamment en ce qui concerne la protection des enfants.

« Le choix de la date d'aujourd'hui, le 16 juin 2025, Journée Internationale de l'Enfant Africain, n'est pas un hasard. Il se veut plutôt un signal fort de l'attention que la communauté internationale devrait manifester pour accompagner les efforts de progrès des peuples africains dans divers domaines, particulièrement ici la protection de l'enfant (enrôlés de force dans les groupes armés, esclaves sexuels et boucliers humains). Il est vrai que l'enfant est une pièce maîtresse en matière de réforme du secteur de la sécurité. Je suis convaincu qu'en interne, chaque partenaire sera en mesure de délimiter sa part de soutien et d'indiquer les lignes particulières qu'il compte appuyer afin que la réforme du secteur de la sécurité soit de plus en plus vivante et efficace en RDC », a déclaré le Dr. Désiré-Cashmir Eberande Kolongele.
Le responsable du Conseil National de Sécurité a tenu à rassurer les ambassadeurs et fonctionnaires de l'ONU, membres du Groupe consultatif, que la RDC a réalisé des progrès significatifs en matière de RSS, notamment dans la réforme de la police, de l'armée, de la justice et de l'administration publique.
Cependant, il a déploré que « ces efforts ont souvent été affectés, notamment par la disparité des priorités, le non-alignement adéquat de ces priorités, la faiblesse des résultats au niveau opérationnel, et surtout dans les situations de conflits armés récurrents que vit notre pays depuis de nombreuses années»
Par ailleurs, il a rappelé que la Commission de la RSS du Groupe consultatif s'est assigné pour mission à court terme de doter la RDC d'une politique de sécurité sociale nationale ainsi que d'une stratégie de sécurité nationale ; et à long terme, de renforcer la résilience du secteur.
De son côté, la représentante spéciale du Secrétaire Général de l'ONU en RDC, Bintou Keita, a salué les progrès réalisés par le gouvernement congolais dans la mise en œuvre de la RSS. Elle a souligné la nécessité de jeter des bases solides pour une réforme pérenne.
« Bien que le contexte politico-sécuritaire reste complexe avec la situation à l'est du pays, il est impératif d'asseoir dès à présent les bases solides d'une réforme pérenne. L'élaboration d'une politique de sécurité nationale qui définirait la vision nationale et les objectifs en matière de sécurité, ainsi que la définition d'une stratégie de réforme de la sécurité, constitueront un cadre structurant pour la mise en œuvre d'un plan d'action dès que les conditions le permettront », a énuméré la cheffe de la MONUSCO, saluant au passage le projet de loi de programmation de la mise en œuvre de la réforme de la Police Nationale Congolaise, récemment adopté à l'Assemblée nationale.
Désiré-Cashmir Eberande Kolongele a été nommé conseiller spécial en matière de sécurité du président de la République, Félix Tshisekedi. Il dirige le Conseil National de Sécurité (CNS) depuis février dernier, l'organe qui chapeaute l'ensemble des services de renseignements de la RDC.
Murphy Fika