Massacres de civils en RDC : le Dr Mukwege réitère son appel à des sanctions « fortes » et « coordonnées » contre les auteurs

Samedi 23 août 2025 - 10:06
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Ima

Dr Dénis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a réagi, ce vendredi 22 août 2025, aux récents rapports des organisations de défense des droits de l'homme Human Rights Watch et Amnesty International sur les exactions « graves » commises dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, occupées en partie par l'armée rwandaise. 

À cet effet, il exige des sanctions « fortes » et « coordonnées » contre la hiérarchie militaire et politique responsable de ces crimes.

« Les États et les institutions qui cherchent à restaurer la paix dans la région des Grands Lacs ne pourront faire l’économie de la justice et nier les millions de victimes congolaises. Nous réitérons notre appel aux Nations unies, à l’Union européenne et aux États à adopter sans plus tarder des sanctions fortes et coordonnées contre la hiérarchie militaire et politique responsable de la commission de ces crimes les plus graves à l’encontre des populations civiles, et à mobiliser les ressources pour mettre en place un tribunal pénal international pour le Congo, des chambres spécialisées mixtes et la mise en œuvre de tous les outils de la justice transitionnelle en RDC », a-t-il déclaré.

Pour le natif de Bukavu, dans l'Est de la RDC, ces atrocités rappellent les crimes les plus « graves » commis à l’encontre des Hutus en 1996 et 1997 lors de la première guerre du Congo et répertoriés dans le rapport mapping des Nations unies. 

Il tient à alerter l’opinion et les décideurs sur les « sources crédibles » recueillies par Human Rights Watch et Amnesty International concernant des massacres commis à « grande échelle » en juillet dernier, dans le territoire de Rutshuru, à l’encontre principalement de « civils d’origine hutue ».

« Nous sommes alarmés par le recours généralisé à la violence sexuelle comme une méthode de guerre par l’ensemble des parties au conflit, notamment par le M23, dont le contrôle et la direction de facto sont assurés par les Forces de défense rwandaises. Ces atrocités rappellent les crimes les plus graves commis à l’encontre des Hutus en 1996 et 1997 lors de la 1e guerre du Congo et répertoriés dans le rapport mapping des Nations unies. S’ils étaient portés devant un tribunal compétent, ces crimes imprescriptibles restés impunis pourraient être qualifiés de génocide. Nous tenons également à alerter l’opinion et les décideurs sur les sources crédibles recueillies par HRW et AI de massacres commis à grande échelle en juillet dernier, dans le territoire de Rutshuru, à l’encontre principalement de civils d’origine hutue », a-t-il indiqué.

Presque 15 ans après la publication du rapport mapping, les rapports récents de la société civile et des Nations unies doivent interpeller, dit-il, la communauté internationale qui « ne peut plus fermer les yeux sur cette tragédie et a l’obligation morale et juridique de mettre fin à l’impunité pour éviter la répétition de ces crimes les plus graves ».

Raphaël Kwazi

 

AfroPari Août 2025