Les Congolais peuvent s'inspirer du modèle des zones industrielles de Xinjiang en Chine !
En présence de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et le Consortium Sino-Congo Spécial Zone (SCSZ) ont signé le jeudi 23 octobre 2025 une Convention de collaboration visant l'aménagement d'une Cité industrielle dans la périphérie de la capitale. Lors du Conseil des ministres du lendemain, il a été précisé que « La Convention porte sur lextension et la modernisation de la ville de Kinshasa, orientée vers une urbanisation maitrisée, planifiée et équilibrée ». Le projet va intégrer « notamment des zones industrielle, agro-pastorale, résidentielle, administrative et commerciale, dune base logistique, dune zone verte ainsi que de différents espaces aménagés pour les besoins touristiques, la mise en place des infrastructures de base et plusieurs autres projets intégrés ».
Devant couvrir au stade final 430 km2 pour un coût global de 12 milliards $, le projet démarre avec une superficie de 75 km² dans sa première phase.
Coordonnateur principal du Comité stratégique pour la supervision du projet d'extension de la ville de Kinshasa (CSSPVEK), Thierry Katembwe a affirmé dans son mot de circonstance que «La cité industrielle comprendra 1.200 unités industrielles et va générer près de 50.000 emplois dans un premier temps et pourrait atteindre les 150.000 emplois dans la suite».
ZONES INDUSTRIELLES SE CARACTERISANT PAR LE COUVERT VEGETAL
Par quoi alors s'explique le plaidoyer pour le modèle chinois des cités industrielles de la province de Xinjiang ?
Frontalière avec 8 États voisins au nombre desquels la Russie, la Mongolie, l'Afghanistan et la Pakistan, cette province connaît un développement fulgurant symbolisant la Chine du futur, et ce au travers de ses villes comme Ürümqi, Kashi et Yining.
Dans ces agglomérations où l'urbanisme et l'architecture marient les exigences écologiques, des zones industrielles se caractérisent par le couvert végétal.
Ainsi, plantes, fleurs, pelouses et bassins d'eau entourent des blocs de production dépassant rarement cinq étages. Si bien qu'on se croit plus dans une entité résidentielle que dans une entité économique. En témoignent lusine textile Saurer et China Railway Construction Corporation à Ürümqi ; Galele Modern Agriculture Co.ltd à Kashi ainsi que Yili Yimuxin Dairy Co. Ltd et Juge New Energy Science and Tech Co.ltd à Yining.
Cas impressionnant, la zone industrielle justement de Yining, à 60 km du centre-ville avec de gros champs riverains où l'agencement de la voirie et des bâtiments sous le couvert végétal est si bien réussi qu'on n'a pas l'impression d'être dans le parc industriel.
Il est vrai que d'un genre vraiment nouveau, les zones industrielles de Xinjiang ne peuvent être reproduites que dans des pays comme la RDC où on dispose encore de suffisamment d'espaces d'accueil.
LA RDC N'A JAMAIS ETE UN PARTENAIRE A NEGLIGER
En quoi alors le modèle SICOMINES S.A. fait-il des émules ? D'abord, il y a cette réalité indéniable : l'attraction que redevient la RDC après une quarantaine d'années de délaissement de la part des partenaires dits traditionnels (en fait occidentaux) est due au contrat sino-congolais conclu en 2008, contrat auquel la Sino-Congolaise des Mines doit son existence.
Combattu comme jamais un investissement étranger ne l'aura été dans l'histoire de la RDC indépendante et souveraine de ces 65 dernières années, ce programme évolue grâce à l'esprit d'ouverture prouvé par Kinshasa et Pékin. En l'occurrence les Gouvernements congolais et chinois ainsi que le Groupement des Entreprises Chinoises (GEC).
Aujourd'hui, SICOMINES S.A. passe pour le premier partenaire du Gouvernement dans l'aménagement des projets routiers structurants comme la RN Mbuji-Mayi/Nguba reliant le Kasaï Oriental au Lualaba, la RN Kalama-Mbuji ouvrant le Kasaï Central à l'océan Atlantique via l'Angola et les Rocades de Kinshasa, pour ne citer que ces infrastructures.
C'est par le contrat sino-congolais que les investisseurs du monde entier réalisent que la RDC n'a jamais été un partenaire à négliger et quil faut absolument soutenir dans sa vocation légitime dêtre un « pays-solution ».
C'est par et pour cette évidence que les Présidents Félix Tshisekedi et Xi Jinping se sont rencontrés dans le cadre de la coopération bilatérale en mai 2023 et multilatérale en septembre 2024.
En 2023, la coopération sino-congolaise a été renforcée dans la Déclaration de Beijing dont le point 2 recommande de « Porter les relations sino-congolaises à un niveau plus élevé et étendre la coopération à tous les domaines d'intérêt commun, notamment l'éducation, la recherche scientifique, la santé, les infrastructures, les mines, l'agriculture, le numérique, l'environnement, le développement durable, les hydrocarbures, l'énergie, la défense et la sécurité ».
Dans cette optique, pionnière incontestée de la coopération économique et industrielle entre la Chine et la RDC, SICOMINES S.A. ne peut que saluer le nouveau partenariat sino-congolais conclu en vue de l'aménagement, par le Consortium Sino-Congo Spécial Zone (SCSZ), d'une cité industrielle dans la périphérie de Kinshasa.
Simon Mutombo,
Journaliste indépendant