RDC - Réforme forestière : une structure initie un processus pour enrichir le diagnostic et le projet de la nouvelle politique

Image
Image

Le diagnostic du secteur forestier en RDC et  le draft de la politique forestière nationale, élaborés par le Programme de gestion durable des forêts (PGDF), présentent plusieurs lacunes. Ces insuffisances sont attribuées aux interférences, antagonismes et pesanteurs politiques et administratives, selon le Conseil pour la défense environnementale par la légalité et la traçabilité (CODELT).



Dans le contexte où le PGDF, qui est un programme du ministère de l’Environnement financé par l'Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI), est actuellement suspendu pour un audit indépendant, CODELT veut profiter de cette période d'arrêt pour améliorer le travail déjà réalisé.

Ce processus d’enrichissement a été lancé à Kinshasa le jeudi 6 novembre lors d’un atelier. L’ensemble des études menées sur les sujets en question sera examiné afin d’identifier les éléments susceptibles d’enrichir le diagnostic forestier ainsi que le contenu de la politique forestière nationale.



« Nous avons lu ce diagnostic et même la version provisoire de la politique forestière nationale et avons remarqué qu’il y a beaucoup de faiblesses qu’il faut corriger, bien qu’il y ait également des avancées », a déclaré Me Augustin Mpoyi, conseiller technique principal de CODELT.



Selon ce défenseur de l’environnement, des questions essentielles telles que les droits coutumiers, la coordination intersectorielle et la parafiscalité ont presque été oubliées dans le diagnostic du PGDF et le projet de politique forestière nationale.

« La question des droits coutumiers n’a pas été abordée en profondeur. On ne peut pas se projeter dans une réforme sans faire le bilan de la manière dont les systèmes traditionnels sont intégrés dans le système de gouvernance forestière moderne. La coordination intersectorielle dans l’administration du secteur forestier n’est pas aussi claire. On aurait voulu avoir autant d’analyses pour déboucher sur la collaboration que les différents ministères devraient avoir et les incidences de cette collaboration sur la forêt. La parafiscalité forestière n’a pas également été suffisamment analysée alors qu’elle pose énormément de problèmes entre les provinces et le niveau national, par exemple autour de la redevance de superficie », a poursuivi Me Augustin Mpoyi.



La méthodologie adoptée par CODELT est celle du « porte-à-porte ». S’appuyant sur la Cellule de veille stratégique environnementale (CVSE) dont il assure le secrétariat technique, cette Asbl prévoit de recueillir les avis de toutes les parties prenantes, en commençant par le cabinet du ministère de l’Environnement et les différentes directions et services du secrétariat général de ce ministère.

« Le cabinet actuel du ministère de l’Environnement a démontré de l’ouverture envers les parties prenantes. La ministre titulaire et la ministre déléguée ont ouvert des discussions autour de la nouvelle politique forestière. Nous profitons de cette ouverture pour enrichir le diagnostic qui a été fait ainsi que le document de la politique forestière », a conclu le conseiller technique principal de CODELT.



Pour mener à bien ce travail, CODELT est soutenu par la fondation suédoise Olof Palm International Center. L’Asbl a annoncé la mise en place d’un « noyau d'experts thématiques » chargé de rédiger des rapports synthétiques après chaque entretien. Ce même noyau se penchera sur la rédaction d’un rapport général présentant les éléments les plus pertinents issus de la revue documentaire ainsi que les lacunes du travail du PGDF. Ce rapport sera présenté lors d’un atelier prévu en décembre prochain.

Bienfait Luganywa

 

1xBet 26 Septembre 2025