ESU : des étudiants de Butembo-Lubero boycottent les cours après l'assassinat d'une étudiante par un Mzalendo

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La ville de Butembo (Nord-Kivu), particulièrement la communauté universitaire, est sous le choc depuis la soirée du mercredi 12 novembre dernier après le décès inopiné de Kahindo Syavugha Rosette, étudiante de l'Institut supérieur des techniques médicales (ISTM/Butembo).

La jeune femme a succombé à ses blessures après avoir été touchée par balle lors d'un accrochage entre 2 factions Wazalendo dans un marché dénommé MTB, à Musimba (localité charnière entre la ville de Butembo et le territoire de Lubero), rapportent plusieurs sources locales, qui indiquent que les 2 belligérants venus respectivement de  Bweteta et Vighole se seraient disputés la perception d'une taxe illégale perçue dans ce marché.

Le décès annoncé plus tard au Centre hospitalier Saint-Raphaël de Musimba a provoqué une onde d'indignations. Maître Djimmy Peruzi, par exemple, cadre national de l'UNC et notable dans la ville, dénonce une vie arrachée à la communauté à la fleur de l'âge et exige que justice soit rendue.

"Son père avait compris le message de l’autonomisation des femmes. Il l’a envoyée à l’école maternelle, primaire, secondaire. Puis, il a compris que ce n’était pas suffisant. Il a financé de G1 à L1, l’année prochaine aurait été festive, avec une licence. La société l’attendait. Il y a 10 infirmiers pour 10 habitants, elle était donc utile. Mais voilà, on lui a volé sa jeunesse, on a privé la société d’une soignante. Révoltant. Exigeons des comptes aux meurtriers. Ils ne représentent pas le mouvement Wazalendo. Leur place est en prison", a réagi l'acteur politique.

Et, au sein de la communauté estudiantine, la révolte est générale. Dans un communiqué publié le même mercredi, la REC dit être bouleversée et révoltée après avoir perdu "une sœur et un espoir fauché par la violence et l'injustice lors d'une manifestation insensée".

Dans sa note, la représentation estudiantine va même plus loin en annonçant la suspension des cours pour dénoncer l'assassinat de leur collègue.

"Trop, c'est trop. Combien de jeunes vies devront encore s'éteindre avant que l'on prenne conscience de la valeur de chaque être humain? Nous refusons que le silence devienne notre réponse. Les cours ne reprendront que lorsque nous aurons évalué l'impact de cette tragédie sur notre communauté", mentionne le communiqué.

Les Wazalendo, partenaires de l'armée congolaise contre l'agression rwandaise dans l'est, sont pointés du doigt dans plusieurs violations des droits humains.

Incontrôlés et obéissant à des commandements différents, ces derniers échappent souvent à la vigilance des autorités locales. Il y a environ une semaine, d'autres accrochages entre Wazalendo ont été enregistrés dans la même localité, semant panique et inquiétude dans la communauté.

Isaac Kisatiro, à Butembo

 

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