Seize mois d’exercice, seulement deux mois de rémunération. Au Sankuru, la crise au sein de l’exécutif provincial a atteint un seuil critique. Derrière les portes closes, les ministres et membres de cabinet ne cachent plus leur désarroi. Leur situation, qu’ils qualifient désormais « d’intenable », a été officiellement portée devant l’Assemblée provinciale.
Dans une lettre adressée au président de l’organe délibérant, les membres du gouvernement dénoncent quatorze mois d’arriérés de salaire et de primes locales. Les témoignages convergent : les difficultés ont dépassé la sphère professionnelle pour envahir leur vie privée. Certains ministres cumulent les dettes, d’autres n’arrivent plus à payer leur loyer, et plusieurs voient leurs enfants renvoyés de l’école faute de frais de scolarité.
Selon ces membres du gouvernement, ce blocage apparaît d’autant plus incompréhensible que la Régie financière locale continue, selon eux, à mobiliser les recettes de la province. Comment expliquer alors que les ayants droit ne perçoivent plus un seul franc depuis plus d’un an ?
« Cette situation parait perplexe d'autant plus que la province continue de mobiliser des ressources internes à travers la DGRSA. Cela s'explique par le fait que les imprimés de valeur s'épuisent. Au regard de vos prérogatives statutaires, notamment celles reconnues par l'article 28 du règlement intérieur de l'Assemblée provinciale, qui vous confèrent la responsabilité de veiller au bon fonctionnement des institutions provinciales, nous sollicitons respectueusement, mais fermement votre intervention urgente », lit-on ce samedi 06 décembre 2025 dans cette lettre.
Interpellé, Salomon Osako, président de l’Assemblée provinciale, assure que des consultations seront initiées afin de réunir toutes les parties concernées. L’objectif : comprendre l’origine du blocage et dégager une solution durable.
Alain Saveur Makoba, à Kananga