38 taxes illégales supprimées : on résiste sur le terrain !

Mercredi 1 octobre 2014 - 08:55

Le Cercle de Kinshasa dit Gourmand a servi de cadre, hier mardi 30 septembre, à la réunion d’évaluation de l’application de l’arrêté interministériel interdisant la perception de 38 taxes illégales dans le domaine du transport fluvial et lacustre, entre le CPCAI (Comité de Pilotage pour l’Amélioration du Climat des Affaires et des Investissements) et tous les acteurs concernés par cette décision gouvernementale.

            Parmi les participants à la réunion, on a les représentants des armateurs, gérants de bateaux, commerçants, ainsi que les délégués de différents services étatiques concernés tels que les Fardc (Forces armées de la République démocratique du Congo), la Police nationale, la DGM (Direction générale de migration), et tout naturellement les délégués du ministère des Transports et voies de communication.

            Pour se rendre à l’évidence, le CPCAI a diligenté une enquête sur le terrain afin d’évaluer le niveau d’application de la réforme. Dix ports fluviaux de la capitale congolaise ont constitué l’échantillon de l’étude menée.

C’est pourquoi il a été procédé au cours de cette réunion à la publication du rapport d’enquête réalisée quant à ce.

            Avant d’en arriver au rapport, le délégué principal du Comité de pilotage pour l’amélioration du climat des affaires et des investissements, Alexis MangalaNgongo a tenu d’abord à expliquer le bien-fondé de la démarche de sa structure. Il a rappelé, à l’occasion, la mission assignée au CPCAI qui est de faire le suivi de l’application de la réforme initiée par le gouvernement en vue de l’assainissement de l’environnement des affaires en République Démocratique du Congo.

            Puis, il a donné la parole à l’Expert en suivi-évaluation du CPCAI Frédéric MputakeseKingoma pour présenter le résultat ou rapport de l’enquête.

Il a renseigné que sur le terrain, dans les dix ports, ils ont échangé avec plusieurs catégories de personnes parmi lesquelles, des commerçants, armateurs, gérants de bateaux, etc.

            A l’issue des interviews réalisées auprès des différents intervenants dans le transport fluvial et lacustre, on s’est rendu compte que le chemin à faire est encore long et exige des efforts supplémentaires pour parvenir au résultat attendu. C’est-à-dire, la réforme gouvernementale éprouve du mal pour être observée sur le terrain. Bon nombre de services continuent à percevoir des taxes illégales supprimées. Une situation qui donne à conclure que la plupart de ceux qui sont censés faire observer la mesure, se montrent réfractaires au changement. Et plusieurs services de l’Etat sont impliqués dans cette violation.

            Ce qui réduit sensiblement le taux d’application de la décision. Raison pour laquelle, le Cpcai formule le vœu de voir se poursuivre la vulgarisation et la sensibilisation dans les différents sites concernés par l’application de l’arrêté ; entrevoir la possibilité d’organiser un guichet unique dans chaque port en vue de canaliser la perception des taxes autorisées ; ériger des affiches à l’instar des panneaux indiquant les taxes à payer ; que les différents services de l’Etat qui déploient des agents sur le terrain les dotent des ordres de mission appropriés.

            Par ailleurs, il a été prouvé lors de l’enquête, des tracasseries continuent de plus bel et ont même dépassé le seuil normal. Elles sont essentiellement l’œuvre des hommes en uniforme. Voilà ce qui explique le choix des participants à la réunion. Il fallait associer, à cette réunion, les Fardc, la Police, et l’ANR (Agence nationale de renseignements) afin que le message soit répercuté aux auteurs de ces tracasseries qui ne sont autres que des éléments déployés sur le terrain.

            Pour rappel, l’arrêté interministériel interdisant les perceptions des taxes illégales dans le secteur du transport fluvial et lacustre en Rdc, porte la signature de neuf membres du gouvernement. Il s’agit notamment du Vice-premier ministre et ministre du Budget, du Vice-premier ministre et ministre de la Défense nationale, des ministres du Plan, de l’Intérieur, de l’Economie et Commerce, des Transports et Voies de communication, de l’Environnement et Conservation, de la Jeunesse et Sports, des Affaires sociales et Solidarité nationale, ainsi que du ministre Délégué auprès du Premier ministre.

Dom