Le mouvement Filimbi représenté par Floribert Anzuluni, Coordonnateur et d’autres associations comme » Y’en a marre « , » Balai Citoyen « , » CAR « , » Les Sofas du Mali » et autres se sont retrouvés pendant deux jours, du 30 juin au 1er juillet 2015, en marge du festival Ciné Droit Libre à Ouagadougou.
Cette rencontre avait pour objectif de renforcer les capacités organisationnelles des mouvements de jeunes et web-activismes menés par des artistes, en matière de défense des droits humains, des droits de la liberté et d’expression, à la défense des processus démocratiques.
Il s’agissait de permettre aux participants de faire connaissance avec les droits humains. C’est ainsi que les matières ont été consacrées aux notions d’introduction aux droits humains, la notion du pouvoir et sa relation avec les droits humains, les obligations de l’État, comment mettre les Droits de l’Homme au centre des actions.
Différents mouvements de jeunesse
Il s’agissait également de la présentation des différents mouvements de jeunesse (connaissance et partage d’expériences. Le cas du mouvement Y’ En Marre dans la réussite des élections en 2012 au Sénégal, du Balai citoyen dans la mobilisation de la jeunesse lors de l’insurrection populaire en octobre 2014 au Burkina Faso et présentation du rapport du collectif » Tournons la Page » ainsi qu’un regard critique sur les mouvements citoyens en Afrique: défis, risques et limites.
Les participants à ce forum ont échangé avec les mouvements de la jeunesse, des ONG et organisations des droits de l’homme et la liberté d’expression. Une formation avec les blogueurs et cybers activistes sur l’expérience des TIC, contribution des nouveaux médias dans le changement a été organisée à l’intention des participants.
Dans la déclaration dite de Ouagadougou les participants a cette rencontre ont exigé a l’unanimité la libération sans condition de Fred Bauma et Yves Makwambala, qui sont toujours détenus à la prison centrale de Makala. Des actions communes en faveur de leur libération font également parties des principales recommandations.
Créé en 2005 par l’association Semfilms, » Ciné Droit Libre » est l’un des plus grands festivals de films sur les droits humains et la liberté d’expression en Afrique, organisé autour d’une série d’activités cinématographique, artistique et de formation.
Né surtout dans un contexte où la liberté d’expression au Burkina Faso était bâillonnée, Semfilms est arrivée à sensibiliser, conscientiser et responsabiliser la jeunesse burkinabè à travers des activités et rencontres pleines d’expériences sur les droits humains et la liberté d’expression.
2014, année des 10 ans du Festival avec un thème fort » I have a dream « , marque un moment historique pour le Burkina Faso, caractérisé par le départ de Blaise Compaoré.
Un départ qui s’est fait sous l’action de la jeunesse, conduit par des organisations de la société civile, des partis politiques et des mouvements de jeunes dont le Balai Citoyen.
Ce dernier mouvement est né durant la 9ème édition du festival Ciné Droit Libre en 2013, pour dénoncer la mauvaise gouvernance du régime Compaoré et conscientiser la jeunesse sur la nécessité de se mettre debout pour contribuer au changement.
Contexte africain
Face à l’échec des dirigeants politiques à développer les pays africains et à satisfaire aux besoins des jeunes en termes d’emplois, de formation et d’amélioration de vie, après une grande déception des vagues de démocratisation des années 1990, face à une recrudescence des révisionsconstitutionnelles pour s’éterniser au pouvoir, une nouvelle jeunesse consciente s’est assumée et veut désormais jouer un rôle de sentinelle démocratique. Elle manifeste sa volonté d’un changement en Afrique et travaille à défaire les vieux systèmes.
C’est en harmonie et en parfait accord avec ce contexte que le festival » Ciné Droit Libre » connu pour son engagement pour la jeunesse, voudrait accorder une place de choix à cette frange de la population, espoir du continent et de l’humanité. La 11ème édition du festival a été une invitation à la réflexion à travers le thème : « Quand la jeunesse se met debout… « .
De Dakar à Djibouti, de Banjul à Bujumbura, de Bamako à Brazzaville et de Ouagadougou à Kinshasa, les jeunes veulent voir le changement à la tête des États, les jeunes qui pour la plupart des cas constituent plus de 60% de la population, veulent prendre leur destin en main, ils veulent des changements dans la manière de gouverner, des changements des modèles de développement, des changements dans le système éducatif.
Parmi ces mouvements, il y a lieu de citer le Balai Citoyen (Burkina Faso), Y’En A marre (Sénégal), Tournons la page (Togo, Gabon), Filimbi (RDCongo), Plus Jamais ça (Mali), Les Sofas (Mali) et un certain nombre d’artistes engagés en tant qu’ambassadeurs de la liberté d’expression dans le cadre du programme ARTWATCH de Arterial Network (Didier Awadi, Soum Bill, Monza).
Les leaders de ces mouvements sont pour la plupart des artistes, des journalistes ou des jeunes cadres bien formés et sachant utiliser parfaitement les nouveaux médias.Au regard donc du thème du festival, Semfilms souhaite créer un espace de rencontres et d’échanges d’expériences entre ces mouvements auxquels seront associés des bloggeurs et spécialistes des réseaux sociaux.
Par GKM