A peine réhabilitées, les routes de Kinshasa très abîmées

Mercredi 20 avril 2016 - 10:21
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Les routes de la capitale sont actuellement en lambeaux. Ceci est un constat de routine que même un observateur le plus distrait peut faire. Car une fois embarqué dans un véhicule, il sera surpris par des secousses inattendues et désagréables. Des secousses qui constituent désormais le quotidien de tout Kinois obligé d’utiliser un moyen de transport pour se déplacer. Dès lors, on est en droit de se demander à quoi ont servi les récents travaux de réhabilitation des routes effectués par l’Office de Voirie et Drainage (O.V.D) plusieurs  sociétés chinoises sur ces routes.

En effet, dans le cadre des grands travaux destinés à remettre en état plusieurs artères et tronçon de routes de Kinshasa, la population a assisté dans un passé récent à un déploiement des tracteurs et autres engins destinés à réfectionner ou à construire des routes. Elle s’était même réjouie de cet effort des autorités destiné à redorer
l’image de la capitale. A cette occasion, nombre de décideurs et experts ont défilé devant les micros des médias pour justifier et expliquer l’opportunité et la pertinence de ces travaux qui, après tout, ont provoqué une appréciation positive dans l’opinion publique.

Une appréciation qui, après quelques mois, s’est avérée très éphémère et a fait place aujourd’hui à la déception, tellement ces mêmes infrastructures se sont de nouveau dégradées à une vitesse vertigineuse.

Une situation qui provoque aujourd’hui une indignation chez tous les usagers de la route. Et la question qui revient fréquemment à l’esprit est celle d’identifier les responsables de cette comédie de réfection des routes. Non seulement que les entreprises commises à ce travail ont effectué une œuvre bâclée, au détriment du Trésor public et des utilisateurs des routes, mais aussi et surtout ces sociétés de construction ont bénéficié des complicités parmi les décideurs, les experts de la Ville-Province Kinshasa ou du Gouvernement central. Des telles complicités ont été démontrées à plusieurs reprises lors de quelques rares procès passés ayant conduit certains entrepreneurs véreux devant les juges. Malheureusement, en scrutant nos souvenirs, aucun de ces entrepreneurs n’a été sérieusement inquiété jusqu’à purger une peine d’emprisonnement jusqu’au bout. Sans doute, l’argent gagné sur le dos des contribuables explique cet état de choses.

Luzolu Bambi devant un dilemme

Pour les routes de la capitale, on doit poser la question de leur dégradation aux experts qui les ont réceptionnées au nom de l’Etat congolais ou de la Ville-Province Kinshasa. Pourquoi n’ont-ils rien signalé ou dénoncé concernant la mauvaise qualité des ouvrages livrés ? Sous d’autres cieux, les routes sont construites pour durer 10, voire 20 ans, mais ici en République Démocratique du Congo et particulièrement à Kinshasa, il est rare qu’une route dépasse 5 ans. Et pourtant, des sommes énormes sont débloquées à ce sujet du Trésor
public. En outre, des Kinois payent régulièrement des taxes et ont par conséquent droit à des routes de qualité. Pourquoi alors ces entreprises de construction – avec bénédiction ou la protection de qui  jouent-elles cette mauvaise farce à la population de la capitale et pourquoi ne sont-elles pas interpellées par les responsables de l’Etat ? Enfin, Luzolo Bambi, conseiller du Chef de l’Etat en charge de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption devrait, de toute évidence, s’intéresse à ce dossier.
SAKAZ