La Haute Cour Militaire a rejeté en bloc la requête sollicitant une enquête supplémentaire, introduite par la partie civile à l’audience d‘hier lundi 27 juillet 2015 à la Prison Centrale de Makala. Dans ce document lu séance tenante par la greffière, la partie civile exige la comparution de l’ancien Inspecteur général de la Police Nationale Congolaise, le général John Numbi, considéré par plusieurs ONG de défense des droits de l’homme comme le commanditaire de l’assassinat de Floribert Chebeya, ancien Directeur de la Voix des Sans Voix.
La partie civile a réitéré également sa demande relative à la mise en place d’une Commission rogatoire chargée d’aller entendre le major Paul Milambwe à Dakar, où il se trouve à la disposition de la justice sénégalaise.
Enfin, la partie civile a exigé, sur base de l’arrêt de la Haute Cour du mois d’octobre 2012, la descente d’une mission d’enquête dans la ferme de John Numbi pour vérifier si les restes du corps du chauffeur de Chebeya, feu Fidèle Bazana, présumé y avoir été enterré, s’y trouvent encore.
Pendant le débat ouvert par la Haute Cour Militaire sur cette requête, la partie civile a soutenu que l’instruction n’était pas en état pour passer aux plaidoiries. Le Bâtonnier Joseph Mukendi a insisté sur la nécessité de la tenue d’un procès équitable, qui respecte les instruments juridiques internationaux.
Maitre Mukendi a rappelé le combat de la partie civile qui reste celui de la recherche de la vérité, afin que les vrais coupables répondent de leurs forfaits.
Dans le même ordre d’idées, Maître Bondo a fait remarquer que le témoignage du chauffeur du prévenu Mukalay, les relevés téléphoniques de Vodacom et les aveux de Paul Milambwe sont des preuves irréfutables qui requièrent la comparution du général John Numbi. Il a, une fois de plus, plaidé pour une mission d’enquête chargée de vérifier les allégations de Milambwe relayées par Thierry Michel dans son film, selon lesquelles le chauffeur de Floribert Chebeya, Fidèle Bazana, serait enterré dans la ferme de John Numbi, à Maluku, dans la banlieue Est de Kinshasa.
Cet avocat de la partie civile est revenu aussi sur l’exigence de la mise en place d’une commission rogatoire chargée d’auditionner Paul Milambwe à Dakar. Pour Richard Bondo, les aveux de ce prévenu sont déterminants pour la manifestation de la vérité.
Appelé à donner son avis, le ministère public a estimé que la Haute Cour était suffisamment édifiée pour entamer la phase des plaidoiries.
D’après l’organe de la loi, la requête de la partie civile est une manoeuvre dilatoire, destinée à faire traîner inutilement le procès.
Le ministère public a trouvé inopportune la mise en place d’une commission rogatoire, d’autant plus que la Haute Cour, au 1er degré, avait ordonné la disjonction des poursuites.
La défense et la partie civilement responsable ont emboité le pas au ministère public pour récuser la même requête.
Après ce débat houleux, la haute cour a, dans son arrêt avant dire droit, rejeté la demande d’une instruction supplémentaire sollicitée par la partie civile.
S’estimant suffisamment éclairée, cette haute juridiction militaire a fixé la prochaine audience au jeudi 30 juillet 2015 pour les plaidoiries.
ERIC WEMBA