La Monusco est décidée à accompagner la mission d’enquête diligentée par les autorités congolaises pour faire toute la lumière sur la découverte d’une fosse commune à Maluku, une municipalité urbano-rurale de Kinshasa. Le porte-parole intérimaire de la mission onusienne, Charles Antoine Bambara, l’a affirmé mercredi 8 avril au cours de la conférence hebdomadaire des Nations unies.
« Le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme (BCNUDH) va accompagner cette mission d’enquête qui a été diligentée sur le terrain à Maluku pour aider à voir un peu plus claire sur les circonstances qui entourent cette fosse commune », a déclaré Charles Antoine Bambara.
Quatre cent vingt-cinq corps ont été enterrés en mars dernier dans une fosse commune du cimetière Fula Fula à Maluku. Les résultats de l’enquête administrative présentés vendredi 4 avril par le gouvernement indiquent que ces personnes sont des indigents abandonnés à la morgue.
A ce sujet, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) dit prendre acte des résultats de cette enquête.
« La Monusco prend acte déjà des résultats de l’enquête administrative diligentée d’ailleurs sur les informations faisant état de la découverte de cette fosse commune dans la zone », a ajouté Charles Antoine Bambara, qui se réjouit par ailleurs qu’une enquête judiciaire ait été déjà ouverte.
« Nous offrons, nous Monusco, notre concours à l’équipe des techniciens sur place qui ont entamé les enquêtes sur le terrain. Nous attendons de prendre connaissance des détails de ce rapport des enquêteurs sur place et donc, à la fin des enquêtes que nous comptons une fois de plus accompagner, nous allons analyser ces résultats et nous prononcer officiellement », a-t-il poursuivi.
Charles Antoine Bambara a aussi salué la démarche de communication faite autour de la découverte de cette fosse commune.
1,5 millions d’Euros pour les enquêtes
Le Vice-Premier ministre belge et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, a accepté, mardi 7 avril, de débloquer 1,5 million d’euros en faveur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH).
Le gouvernement belge estime que le BCNUDH pourrait assister les autorités congolaises dans l’enquête, entre autres par l’interrogation de témoins.
Pour sa part, le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a indiqué-dans un communiqué-que cette découverte « pose de très nombreuses questions auxquelles la population congolaise et la Communauté internationale sont en droit d’attendre des réponses ».
Didier Reynders a par ailleurs préconisé la protection du site « pour éviter la disparition de preuves et d’indices permettant de dire qui sont les personnes qui ont été enterrées et dans quelles circonstances elles l’ont été ».