Alexis Mutanda explicite la position de l’UDPS sur le dialogue

Vendredi 11 décembre 2015 - 13:17

Le dialogue politique, tel que convoqué par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, ne semble pas intéressé l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), la première formation à avoir réclamée ce forum à travers sa “Feuille de route” publiée en février 2015. Ainsi face aux interprétations diverses sur l’actuelle position de l’UDPS par rapport à cette rencontre, le député national, Alexis Mutanda Ngoy Muana, un haut cadre du parti cher au Sphinx de Limete, a tenu, au cours d’un entretien accordé à la presse, à expliciter la pensée de son parti, initiatrice justement de ce dialogue.

 

Il a d’abord rappelé la position de l’UDPS, relevée dans le dernier communiqué officiel du parti, signé le 1er décembre 2015, par son président national, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, de ne pas participer “au dialogue made in Joseph Kabila”. Pour ce qui est de la Feuille de route de l’UDPS, elle s toujours relevé les désidératas du parti, qui avait réclamé “le dialogue dans le format de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba”. Ainsi, dans l’esprit de cet accord, le facilitateur, désigné par le Secrétaire général de l’ONU devrait donc inviter les parties concernées dans le dialogue pour échanger et avoir leurs propositions avant de plonger dans des discussions profondes.

 

L’UDPS n’approuve pas que Joseph Kabila convoque le dialogue et indique même les matières qui devraient être débattues, notamment celle de la réduction des modes de scrutins directs pour raison de finances qui posent problème au gouvernement. Ce qui n’est pas dans les propositions formulées par l’UDPS à travers sa Feuille de route.

 

Le dialogue sous la médiation internationale ou rien

 

Pour ce parti politique, la Feuille de route propose comme matière à débattre; le calendrier électoral privilégiant pour 2016 la présidentielle et les législatives, le fichier électoral qui doit inclure les nouveaux majeurs et la préparation du terrain pour des élections apaisées et permettant la passation pacifique du pouvoir entre le président sortant et le nouveau président en RD Congo.

 

L’élu de Mbuji-Mayi est même revenu sur la volonté du gouvernement de ne pas vouloir organiser les élections dans les délais indiqués par la Constitution. Or pour lui, gouverner c’est prévoir. Le gouvernement devrait donc mobiliser les moyens pour la tenue des élections dans le pays. Puis que les moyens font défaut aujourd’hui, il a demandé que les élections relevées comme importantes par la Constitution; la présidentielle et les législatives, soient privilégiées. Ce qui est possible pour le temps qu’il reste, a-t-il soutenu.

 

Aussi, comme le gouvernement a tramé les pieds pour financer la tenue des élections, “nous allons au dialogue pour convenir un calendrier électoral réaliste de manière à organiser les élections importantes dans les délais constitutionnels”, a-t-il encore soutenu.

 

Le secrétaire général honoraire de l’UDPS n’a pas voulu s’attarder sur le débat de l’imperium mené par son parti, qui a dit que les choses ont évolué. Surtout que pour lui, la politique est dynamique, a reconnu ce député national. “Etant donné que, le pouvoir de Kinshasa a démontré sa volonté de na pas servir le peuple au service duquel, il est sensé s’y mettre”.

 

Ce haut cadre de l’UDPS s’est opposé farouchement à toute modification du mode de scrutin, qui va entrainer ipso- facto la modification de la Constitution. La modification de la Constitution, à travers le changement de ce mode de scrutin, permettre surement à l’actuel chef de l’Etat, qui est à son deuxième et dernier mandant, de briguer in autre mandat. Et de soutenir encore, “son mandat est fini, il doit céder le pouvoir et organiser les élections dans les délais constitutionnels”.

 

Le député national Alexis Mutanda n’a pas manqué de dire un mot sur la mise en garde lancée par le procureur général de la République qui, a estimé ce haut cadre de l’UDPS, n’est pas au dessus de la loi pour empêcher le peuple d’user son droit constitution de se prendre en charge.

 

Par Lucien KAZADI T.