Des sources dignes de foi basées à Lubumbashi, chef-lieu de l’ancienne province du Katanga, ont indiqué hier mercredi soir que les militants de l’Union des Nationalistes Fédéralistes du Congo(Unafec) de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, un des leaders du G7, arrêtés le mardi dernier au siège de leur formation politique dans l’ancienne capitale de l’ex -province du Katanga ont été transférés à Kinshasa et sont détenus dans un lieu secret.
Ces partisans de Kyungu sont accusés d’avoir incendié la maison d’un dissident du parti, ce que dément jusqu’à ce jour l’Unafec.
C’était un scandale à Lubumbashi le mardi dernier quand les militaires fortement armés sont allés […] prêter main forte à la police qui était à la recherche de jeunes [Nzulu, le service d’ordre de l’Unafec] que l’on accuse d’avoir mis le feu à la maison d’un ancien [proche de Gabriel Kyungu] qui a fait défection » du parti.
En effet, un certain Général Zazou, responsable de la jeunesse de l’Unafec dont l’interpellation a été à la base des échauffourées entre la police et les jeunes du parti de Kyungu à Lubumbashi a été appréhendé et serait parmi les militants arrêtés puis transférés à Kinshasa.
Il appartient donc aux organisations de la société civile de défense et de promotion des droits de l’homme de s’impliquer pour que ces partisans de Kyungu transférés à Kinshasa soient vite déférés devant leurs juges naturels et qu’ils entrent aussi en contact avec leurs familles et avocats.
Hier, la Monusco était profondément préoccupée par la tension provoquée par l’arrestation des militants de l’Unafec surtout de l’usage excessif des forces par l’Armée et la Police.
A une année des élections augurant la fin de mandat de Joseph Kabila, il s’observe des vagues d’arrestations à travers le pays surtout de ceux qui s’opposent au glissement. Ce qui pousse certains observateurs à décrier le retour d’un Etat policier en RDC.
Il y a crainte de voir encore les militants de l’Unafec arrêtés et transférés à Kinshasa subir le même sort que les militants pro démocratie de Filimbi, Fred Bauma et Yves Makwambala qui sont accusés d’offense au chef de l’Etat pourtant ces derniers sont détenus depuis le 15 mars 2015 à Kinshasa, pour le fait d’avoir participé à un Atelier sur l’engagement citoyen des jeunes, organisé à Kinshasa, en marge du lancement du collectif « FILIMBI ».
CNDH interpellée
La Commission Nationale des droits de l’Homme (CNDH) doit être interpelée au regard des vagues d’arrestations observées ces derniers temps dans le camp des opposants au troisième mandat de Joseph Kabila.
Créée par la loi organique n° 13/011 du 21 mars 2013 portant institution organisation et fonctionnement de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, la Cndh a entre autres attributions de réaliser les enquêtes sur tous les cas de violation des droits de l’homme, orienter les victimes et les accompagner à traduire en justice sur toutes les violations avérées des droits de l’homme, de procéder à des visites périodiques des centres pénitentiaires et de détention sur toute l’étendue de la RD. Congo, de veiller au respect des droits des personnes avec handicap, de veiller au respect des droits des personnes de troisième âge, des personnes vivant avec le VIH/Sida, des prisonniers, des réfugiés, des déplacés de guerre, des personnes victimes des calamités de tout genre et des autres groupes vulnérables, de faire connaître aux citoyens leurs droits fondamentaux.
Par Godé Kalonji