Avec le réajustement léger du prix à la pompe; Carburant: M.Bahati étouffe la colère des pétroliers

Vendredi 26 août 2016 - 11:08
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Depuis mercredi dernier, le prix du carburant à la pompe a été légèrement revu à la hausse, au point de susciter quelques inquiétudes tant parmi les automobilistes qu’au sein de l’opinion.  » Pourquoi revoir à la hausse le prix du carburant à la pompe, alors que le prix de l’or noir sur le marché international bat de l’aile ? « .

La question a été posée parmi tant d’autres préoccupations au ministre de l’Economie nationale, le professeur Modeste Bahati Lukwebo, par des journalistes, au cours d’une tribune de presse télévisée animée par notre confrère Willy Kalengayi.

Dans la réponse à cette préoccupation, le ministre de l’Economie nationale a fait savoir que  » la monnaie nationale a subi un petit choc, et la conséquence mathématique est donc logique, étant donné que le carburant consommé au pays est importé et il faut des devises pour l’importer « .

Et le ministre Bahati d’ajouter :  » dès lors qu’un dollar est passé de 930 FC à 1018 FC et même à 1068 FC au marché parallèle, c’est donc à ce taux-là que les pétroliers doivent se procurer les devises nécessaires pour importer le carburant. «

Pour le ministre de l’Economie nationale qui s’expliquait sur cette légère augmentation de prix à la pompe, il s’agit  » d’un réajustement partiel du taux de change, car les pétroliers étaient à bout de souffler et voulaient déjà passer à des restrictions « , a déclaré Bahati au cours de cette émission télévisée.

A en croire Bhati, avant cette augmentation, le Gouvernement bénéficiait de la fiscalité et de la parafiscalité. Mais, maintenant, pour éviter que la rareté du carburant occasionne de longues files devant les stations avec toutes les conséquences qui en découleraient, le Gouvernement a accepté de baisser la fiscalité en rapport avec la demande des pétroliers. Et pour rassurer l’opinion au sujet de cette légère hausse, Modeste bahati ajoute :  » les 50 FC ajoutés au prx du litre à la pompe représentent moins de 0,5% et constitue un petit réajustement « .

Selon le ministre, les pétroliers voulaient d’une augmentation de 100Fc sur le prix du litre à la pompe. Mais, le Gouvernement n’a accepté qu’un réajustement de 50 FC, en faisant comprendre aux pétroliers qu’on est à la veille de la rentrée scolaire, même si les réalités économiques qui sont têtues s’imposent à tous.

Refusant de faire ce qu’il appelle de la démagogie, Bahati Lukwebo a rappelé que le carburant utilisé au pays est importé et il faut des devises aux pétroliers pour l’importer. Il se dit convaincu qu’avec ce réajustement partiel, l’approvisionnement restera régulier. Et de conclure : « nous ne le faisons pas de bon cœur « .
Diversifier l’économie face la crise

A une question sur les craintes de voir la crise qui secoue l’économie mondiale absorber la RDC, le professeur Bahati a fait savoir que la meilleure façon de faire face à cette situation est de diversifier notre économie. Et d’ajouter : « nul n’ignore que les performances économiques réalisées par notre pays (reconnues du reste par la Banque Mondiale, et des organismes tels qu’Africa Business, et d’autres experts) nous ont conduit jusqu’à 9,5% de croissance en 2014, avant de baisser légèrement en 2015 et en 2016.

Cette croissance était fondée essentiellement sur les matières premières, notamment les minerais, et un peu de services. Maintenant, affirme le ministre de l’Economie, le Gouvernement compte faire agir les autres secteurs tels que l’agriculture, le tourisme, l’énérgie, et d’autres, pour les faire contribuer à la croissance économique.

C’est ce que le Gouvernement appelle la diversification de l’économie nationale. Car, fait encore remarquer Modeste Bahati, ce qui compte pour un dirigeant, pour un Gouvernement, c’est de faire toujours mieux en apportant des innovations., afin d’offrir de meilleures conditions à la population.
Des réformes pour attirer les investisseurs

Justifiant par ailleurs l’intérêt que la RDC suscite de plus en plus auprès des investisseurs étrangers, le ministre de l’Economie nationale a, au cours de cette tribune de presse, fait savoir que ceci est le résultat d’une série de réformes incitatives qui ont été prises par le Gouvernement Matata , afin d’attirer les investisseurs et leur offrir des garanties.

Selon lui, cela apparaît bien dans le Code d’investissement, quelques lois particulières et le Code minier. Et l’adhésion à l’OHADA et à d’autres instruments internationaux constitue une autre garantie qui rassure les investisseurs, affirme Modeste Bahati.

Faut-il s’attendre à des retombées positives pour le trésor public ? Le ministre répond par l’affirmative en citant comme exemple l’apport de l’entreprise minière Tenke Fungurume Mining qui, aujourd’hui verse des millions à la caisse de l’Etat en termes d’impôts et autres redevances

A la question de savoir si le Gouvernement a les moyens pour diversifier son économie en investissant entre autres dans l’agro-industrie (duplication des parcs agro-industriels en provinces), Modeste Bahati a fait savoir que la RDC est en négociation très avancée avec une banque étrangère et mise aussi sur ses propres réserves à la Banque centrale.

L’autre moyen selon lui, c’est de lutter contre la fraude poussée par certains pays voisins, cas de l’Angola au poste frontalier de Lufu. Pour Bahati, quand un pays voisin vend le sac de ciment à 4 dollars us, ce sont les dollars qu’il vise et non le coût réel du ciment.

Déplorant aussi les spéculations constatées sur le prix de ciment gris à Kinshasa, le ministre de l’Economie affirme qu’il y a encore beaucoup de stocks de ciment sur le marché à Kinshasa et qu’il n’ya pas de raisons que les gens puissent appliquer des prix exagérés sur ce produit comme on le voit.

Il estime qu’il faut aussi lutter contre les cas de fraudes dans les exonérations dérogatoires, même si 85 % de ces exonérations sont réguliers.

Concernant les 50 millions de dollars injectés deux ou trois par le Gouvernement via la Benaque centrale pour soutenir la monnaie nationale, Bahati suggère en tant qu’économiste financier qu’on ne limite pas ces opérations aux seules banques, mais qu’on aille jusqu’aux cambistes et maisons de change pour éponger la masse monétaire qui traine là-bas tout en respectant l’autonomie de la banque centrale.

Par DMK

 

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