Un avocat de Bemba déclaré persona non grata au Royaume-Uni

Jeudi 13 novembre 2014 - 13:26

Le Royaume-Uni a abrogé le visa de l’avocat inculpé de Jean-Pierre Bemba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo, qui est détenu à la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de subornation de témoins. Le visa devait expirer en août 2015. Dans une lettre à la Cour du 22 octobre 2014, l’ambassade britannique située à La Haye avait indiqué que le Royaume-Uni avait « décidé d’abroger, avec effet immédiat, le visa à entrées multiples délivré à M. Jean-Jacques Mangenda Kabongo, en raison d’un changement de circonstances survenu depuis la délivrance de l’autorisation d’entrée, ce qui avait éliminé le fondement de sa demande d’admission au Royaume-Uni ».

La lettre était une réponse à la notification de la Cour aux autorités britanniques de l’ordonnance des juges datant du 21 octobre accordant à l’avocat une mise en liberté provisoire sur le territoire du Royaume-Uni. M. Kabongo, 35 ans ; citoyen de la République démocratique du Congo, a déclaré vouloir être libéré au Royaume-Uni, pays pour lequel il détenait un visa valide et où sa famille résidait. Le mois dernier, le juge de première instance Cuno Tarfusser avait ordonné la mise en liberté de M. Kabongo et de trois de ses co-accusés alors qu’ils étaient en attente de savoir si l’affaire engagée à leur encontre sera classée ou portée devant la Cour. Alors que les autres accusés ont été libérés, la CPI a déclaré que M. Kabongo sera toutefois mis en liberté dès que le greffe de la Cour aura finalisé les dispositions nécessaires.

Le membre du parlement congolais Fidèle Babala-Wandu a été libéré dans son pays d’origine, le témoin de la défense Narcisse Arido en France et Aimé Kilolo Musamba, l’ancien avocat principal de l’équipe de défense de M. Bemba, en Belgique. Le juge Tarfusser a considéré qu’un maintien de la détention des quatre suspects serait disproportionné par rapport aux peines encourues. Les quatre personnes et M. Bemba sont accusés de subornation de témoins afin d’apporter de faux témoignages dans son procès en cours pour crimes de guerre. Les crimes présumés sont passibles de cinq ans d’emprisonnement. Les quatre personnes ont été arrêtées en novembre dernier et ont été transférées au centre de détention de la CPI à La Haye. On ne sait ni quant ni où M. Kabongo sera mis en liberté.