(KINSHASA)- Une bagarre a éclaté lundi à l’assemblée nationale alors que la majorité restée seule dans la salle était en voie de rejeter la deuxième motion de défiance dirigée contre le ministre de l’industrie, Rémy Musungayi. Pourtant, cette motion était venue d’un élu de la majorité et signée par plusieurs autres députés de la même famille politique. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’annonce par le député Valentin Senga, président du caucus des
députés de la Province Orientale, un ex-Mlc traversé à la majorité que 18 signataires se sont rétractés à la suite des explications fournies par le ministre de l’Industrie. Parlant presqu’au nom de ses collègues de la Province Orientale, les autres signataires originaires comme lui de la même province, ont décidé de le rouer des coups. A sa descente de la tribune, le député Adurudu Mawazo, élu Afdc d’Irumu le poursuit et lui donne deux coups. La salle entre en ébullition et les autres élus de la Province orientale le pourchassent.
Confusion totale dans la salle. Les éléments de la police sont obligées d’intervenir. Valentin Senga est sorti de la salle mais ses agresseurs le poursuivent jusqu’au dans un bureau du sénat situé au rez-de-chaussée. Awenze voit ainsi sa motion écartée malgré ses nombreuses insistances de prendre la parole. Avant Musungayi, c’était la motion Kitebi. L’opposition a décidé de claquer la porte pour protester contre la volonté du bureau de vouloir imposer à tout prix une motion incidentielle. Avant le débat sur cette motion de défiance, le député Henri Thomas Lokondo a soulevé une motion incidentielle pour démontrer le caractère illégal, non réglementaire et immoral de l’action de l’opposition dirigée contre le ministre délégué aux Finances. Lokondo
est sifflé, conspué aux cris de corrompus- corrompus. En réplique, l’opposant Toussaint Alonga contrattaque avec une motion d’ordre rappelant que la motion de défiance ne peut pas être bloquée par une quelconque procédure de lors que le nombre des signatures a été requis. Puis, le président du groupe parlementaire Unc et alliés, Bamporiki le relaye sur la tribune dénonçant la violation de la constitution et du règlement intérieur par cette procédure qui, traduit selon lui, le passage en force.
Par la même occasion, il appelle ses collègues de l’opposition à quitter la salle. Kitebi qui était accusé de détourner les fonds alloués à l’opposition est sauvé comme aussi le ministre de l’industrie dont la gestion du dossier de la cimenterie de la province Orientale a été décriée. Pour Samy Badibanga, initiateur de la motion contre Kitebi, d’autres actions seront menées pour faire triompher la vérité. Nous nous réservons le droit d’initier une pétition contre le bureau et son président. Nous réservons également le droit de saisir la justice contre le ministre délégué aux Finances, a-t-il dit. Pour sa part, le président du Mpcr,
Jean Claude Vuemba a appelé le peuple congolais à juger le comportement de quelques cadres de la majorité qui vexent dans la corruption pour protéger les ministres auteurs de mauvaise gestion.