La société civile de Beni au Nord-Kivu suggère la signature d’une feuille de route conjointe avec le gouvernement pour assurer la protection des civils dans ce territoire. Elle a présenté un cahier des charges sur cette question mercredi 13 mai au vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab.
« On a déposé un cahier de charges. Et ensemble on s’est mis d’accord sur une feuille de route pour l’évaluation et celle-ci devrait être approuvée par les deux parties. Donc dans le cadre de partenariat entre l’Etat et la société civile », a affirmé le président de la société civile du territoire de Beni, Teddy Kataliko.
Le contenu de ce document n’est pas encore dévoilé à la presse mais le président de la société civile de Beni a indiqué que sa structure va faire une restitution aux différentes couches de la population dès demain [jeudi 14 mai] « afin de prendre des dispositions contraires à ce qu’on avait pris le dimanche passé par rapport à certaines actions qui avaient été déclenchées par la société civile de la ville de Beni ».
Pour Teddy Kataliko, la signature de la feuille de route que la société civile a proposée pourrait définir les responsabilités des uns et des autres dans la recherche de la paix dans cette région.
« Nous avons présenté l’analyse du contexte en ville comme en territoire de Beni qui est caractérisé par les massacres des civils mais aussi des incursions de par les pays voisins et qui implique quelque part un questionnement sur l’efficacité de nos forces de sécurité en ce moment précis », a ajouté Teddy Kataliko.
Beni est à nouveau le théâtre des tueries des civils depuis quelques jours. Six personnes ont été tuées lundi à Beni, portant à treize le nombre de personnes assassinées dans ce territoire en trois jours. Les rebelles ougandais des ADF sont accusés d’être auteurs de ces crimes.
Evariste Boshab a organisé une série de rencontres avec des notables depuis son arrivée à Beni.
Tous les acteurs locaux, notamment les commerçants, les étudiants, la société civile et les notables sont concernés par cette consultation. Mais des sources concordantes indiquent que les populations locales ne sont pas encore convaincues de l’implication effective du Gouvernement dans la recherche de la solution à cette problématique des massacres à Beni.
Après les différentes rencontres à Beni, Evariste Boshab est rentré dans l’après-midi à Goma avant de s’envoler pour Kinshasa.