Boshab, Atama et Bopolo convoqués. Beni : les Députés se disent des vérités à huis clos !

Mardi 31 mai 2016 - 09:39

La motion du Député Albert-Fabrice Puela qui exigeait une séance publique a été catégoriquement  rejetée. Les Députés, dans leur majorité, ont  décidé d’examiner le dossier  ‘’Beni’’  à huis clos.  Le caractère ultra-sensible, les plaies béantes occasionnées par  des massacres ainsi que les stigmates de tous les méfaits enregistrés, les atrocités morales et physiques, ont  déterminé les Députés Nationaux  à s’imprégner d’abord, eux-mêmes, de tous les méandres cachés  de tout ce qui se passe à Beni, avant d’envisager, évidemment,  des recommandations  à formuler au gouvernement, en vue d’une solution durable. Evariste Boshab, le VPM en charge  de l’Intérieur et Sécurité, Crispin Atama, de la Défense, ainsi que Robert Bopolo, de l’Environnement,  étaient ce lundi 30 mai 2016  devant les Députés, au Palais du Peuple,  pour  des amples explications au sujet de   Beni et de  ses environs, devenus paradoxalement et ce, depuis un certain temps,  le ventre mou de la bourride où la   turbulence  des armes sème cruellement,  la  désolation au sein des populations   de  l’est de la RD. Congo, plus précisément, du  Nord-Kivu.   Aubin Minaku, le Speaker de l’Assemblée Nationale,  a si bien tiré son épingle du jeu. Car, après tout, les Députés ayant  finalement compris le bien-fondé de ses orientations boulevardières, se sont, plutôt,  livrés à un débat houleux, sans que le huis clos ainsi décrété,  n’en  arrive  à les  effaroucher, outre mesure.   Donc, l’essentiel a primé sur les considérations éparses et  oiseuses. 

Deux  points cardinaux ont, en effet,  cristallisé  le débat, hier, lundi 30 mai, à l’Assemblée Nationale.  D’abord, la situation sécuritaire à Beni et Lubero.  Puis, la tension autour du Parc de Virunga, au Nord-Kivu.  Evariste Boshab, s’agissant du premier volet de ce dossier, a  peint un tableau sous forme d’état des lieux de la situation, telle qu’elle se présente actuellement dans cette partie du pays. Il a indiqué quelques pistes de solution, dans une approche prospective. Crispin Atama, le Ministre de la Défense Nationale qui était, lui aussi, convoqué, s’est amené à une forte délégation d’Officiers des FARDC. Muni d’un rétroprojecteur, il a démontré aux Députés, toutes tendances confondues, les contours réels du dernier dispositif arrêté pour contraindre les groupes armés à plier l’échine. C’est encore la lutte, fait-il observer. Car, tout en sachant que les Fardc  ont le contrôle de la situation, il dit qu’il y a encore des efforts à fournir, pour neutraliser les groupes armés sur le théâtre d’opérations. Les choses iraient également vite, si chacun des congolais, y compris les Députés, y apportait sa part, en jouant à l’apaisement des esprits. Dans les parvis du Palais du Peuple, même s’il n’a pas  été facile d’accéder à l’information, il ressort,  néanmoins, des éléments piochés qui renseignent   que  les trois membres du gouvernement devront encore  y retourner, pour achever le travail.  Certes, le débat d’hier aura long, environ six heures. Mais, pour le bien du pays, ils sont tenus de convaincre les Députés, lors d’une nouvelle séance plénière convoquée, à cet effet.  Emotions et  sensationnalisme mis à part, Aubin  Minaku aura eu raison de recentrer le débat, à sa manière. Nombreux sont ces Députés qui  l’en ont félicité, à la fin de la partie. Normalement, même  dans d’autres pays du monde, des questions de ce genre qui, à tout le moins, revêtent un caractère hautement sécuritaire, méritent un traitement à la loupe. Très généralement, elles sont examinées  en huis clos ou, alors, en commissions. Dans tous les cas, quelle que soit la nature de la séance,  l’essentiel est de donner les informations aux Députés de sorte qu’ils soient  capables de s’acquitter de leur part des responsabilités, en vertu de leur mandat.

La Pros.