Vivre à Butembo n’est pas différent de vivre en Irak. Il ne se passe pas un jour sans qu’on ne parle d’un cas d’enlèvement. Pour la population, on vit avec et on fait avec. Les groupes armés opèrent des rafles des paisibles habitants et ne les libèrent qu’après avoir perçu des grandes rançons. Depuis janvier de cette année jusque fin
novembre, plus de 77 personnes ont été enlevées. Leur libération a été monnayée. La rançon exigée par les Kidnappeurs va de dix mille à cent mille dollars américains pour le relâchement de la victime. Selon les estimations chiffrées publiées par les Ong Gadhop et Gclg, plus d’un million de dollars américains sont versés chaque mois comme rançon aux kidnappeurs et 322 personnes ont été victimes d’enlèvement de janvier 2014 à fin septembre 2015 dans la région. Le député Crispin Mbindule a obtenu l’audition du vice-premier ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab à la commission Défense et sécurité. L’élu de Butembo a fait savoir que les enlèvements assortis de rançon, ayant atteint le point culminant de tous les maux, plongent la population civile dans un état de psychose généralisée, de panique gigantesque au point qu’elle craint à vaquer librement à ses occupations quotidiennes. Il a certifié que la résurgence des cas d’enlèvements contre rançon ronge progressivement l’économie nationale en faisant peur aux investisseurs
nationaux et étrangers. En réaction aux préoccupations des élus sur cette situation, le vice-premier ministre de l’Intérieur a annoncé une série des mesures pour combattre ce fléau. Evariste Boshab a demandé aux élus de sensibiliser les familles des victimes afin d’alerter chaque fois les autorités politico-administratives et policières s’il y a un cas de kidnapping. Pas convaincu, le député Mbindule, auteur de cette audition, a proposé la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire qui doit descendre sur place pour étudier les causes et les solutions à apporter pour mettre fin à ce phénomène.