Calendrier électoral global : L’Udps met en garde contre le glissement

Lundi 16 février 2015 - 10:34

Pour le parti d’Etienne Tshisekedi, la priorité donnée dans ce calendrier aux élections provinciales, urbaines, municipales et locales traduit un agenda caché visant à déboucher sur un cas de force majeure pour retarder l’élection présidentielle.

L’Union pour la démocratie et le progrès social trouve irréaliste le calendrier électoral publié le 12 février 2015 par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Cette formation politique chère à Etienne Tshisekedi confirme le glissement tant décrié par l’ensemble de la population congolaise et la communauté internationale.

C’est au cours d’une conférence de presse tenue samedi 13 février 2015 que le Secrétaire général Bruno Mavungu a émis cette inquiétude qui risque de causer du tort au délai constitutionnel auquel les Congolais tiennent pour une alternance effective en 2016. En effet, l’Udps a profité de cette conférence de presse pour donner sa position sur la publication du calendrier électoral global par le rapporteur de la Ceni, le président de cette institution étant en déplacement.

Pour ce parti politique, ce calendrier ne respecte pas le délai constitutionnel tel qu’énoncé dans l’article 73 de la constitution qui stipule que ”le scrutin pour l’élection du président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante 90 jours avant l’expiration du mandat du président en exercice “.

Et de poursuivre, l’agencement de ce calendrier ne tient pas compte des préalables requis pour l’organisation des élections locales, urbaines et municipales crédibles et transparentes dans les délais requis. L’Udps cite, par exemple, l’opération de stabilisation des cartographies opérationnelles et de fiabilisation du fichier électoral, l viabilisation des entités décentralisées nouvellement créées ainsi que la répartition de sièges des députés nationaux par entité.

L’Udps constate également que la priorité donnée à l’organisation des élection provinciales, urbaines, municipales et locales, contrairement aux précédentes éditions de 2006 et 2011, traduit un agenda caché et un tentative de déboucher sur un cas de force majeure qui permettrait de retarder l’élection primordiale qui conditionne la paix sociale et la stabilité du pays qu’est l’élection présidentielle.

La formation chère à Etienne Tshisekedi estime, en outre, que l’évaluation budgétaire avancée à 1 145 408 680 Usd, soit environ 1/8 du budget national, passant ainsi au double des prévisions antérieures, notamment aux prévisions budgétaires élaborées par le gouvernement qui a, dans ses prérogatives, le financement du processus électoral, interpelle l’Udps et cache maladroitement un piège ridicule.

Aussi, poursuit-elle, compte tenu des réalités du pays, il est dès lors logique de se demander si un montant aussi important pourra être mobilisé par le même gouvernement pour l’organisation des élections dans le délai constitutionnel.

Ceci trahit des desseins cachés, tel que le glissement tant décrié du calendrier électoral, afin de prolonger illégalement le mandat de Monsieur Kabila “, note l’Udps qui en veut pour preuve les tripatouillages des textes constitutionnels ayant justifié les évènements du 19 au 20 janvier derniers.

Ainsi, pour éviter de réitérer les erreurs « flagrantes » commises lors du cycle électoral de 2011, l’Union pour la démocratie et le progrès social trouve impératif d’organiser l’ensemble du processus électoral de manière consensuelle. Car, ce calendrier, conclut ce parti, ressemble fort à une manœuvre dilatoire qu’à une véritable planification réaliste.

Par LEFILS MATADY

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