La mise en place du comité préparatoire au dialogue se fait attendre A la veille du délai butoir de 10 jours fixé dans l’ordonnance, un épais nuage plane autour de cette structure censée, aux termes de l’ordonnance du 28 novembre 2015, planter le décor de ce forum. Si on doit faire le décompte à partir du 28 novembre 2015, on est à J-1 Un mauvais départ qui ne sera pas sans conséquences dans la suite du processus.
C’est mal parti pour le dialogue politique autour duquel le chef de l’Etat Joseph Kabila a scellé le sort du processus électoral. L’on croyait que le message du chef de l’Etat du 28 novembre 2015 suivi de la signature à la même date de l’ordonnance convoquant la tenue du dialogue, avaient levé tous les verrous qui obstruaient la voie de ce forum national. Nenni !
La volte-face de l’Udps d’Etienne Tshisekedi a pratiquement désorienté la Majorité au pouvoir qui peine aujourd’hui à évacuer les obstacles qui jonchent la route qui mène à cette rencontre entre Congolais. Aujourd’hui, le chef de l’Etat est pris au piège e sa propre ordonnance.
En imposant dans son ordonnance du 28 novembre 2015, un délai butoir dans la mise en place du comité préparatoire du dialogue, le chef de l’Etat n’imaginait pas que le temps coulerait très vite. Dans les rangs du pouvoir, l’on continue à l’entière adhésion de l’Udps au dialogue.
Les réactions de l’Udps aussi bien au dernier message de Kabila à la nation qu’à son ordonnance convoquant le dialogue a remis les pendules à l’heure ramenant la Majorité à la case départ. Ce qui, d’une certaine manière, explique le retard pris dans la mise en place du comité préparatoire au dialogue. Toujours est-il que la contrainte qu’impose l’ordonnance du 28 novembre 2015 demeure. Elle devient inéluctable et oblige le chef de l’Etat à lever le voile avant qu’on ne constate une violation de ce texte juridique.
L’ARTICLE COUPE-GORGE
Aussi clair que l’eau de la source, l’alinéa 2 de l’ordonnance du 28 novembre 2015 stipule que : «La tenue du Dialogue est précédée de la mL5e en place, dans un délai ne dépassant pas dix jours, à dater de la signature de la présente Ordonnance, d’un Comité préparatoire». Si l’on s’en tient à faire le décompte, prenant en compte les jours calendrier, la date butoir de la mise en place de ce comité préparatoire tombe le mardi 8 décembre 2015.
Aussi le président de la République ne dispose-t-il qu’une marge de manœuvre d’un jour pour formaliser la mise en place de ce comité. A l’allure où t’ont les choses, la tâche risque de se compliquer pour le chef de l‘Etat. Pour cause: le revirement de l’Udps qui a ouvertement refusé le dialogue dans le format proposé par lui. Comment concevoir un comité préparatoire sans les délégués de l’Udps ? C’est tout le dilemme dans lequel est confronté le’ chef de l’Etat.
Que ‘pourrait alors être le scenario probable? Dans un premier temps, le chef de l’Etat devrait vite se rattraper pour ne pas violer sa propre ordonnance. Il a des lors l’obli9ation de nommer, avant le mardi 8 décembre, les membres du comité préparatoire au dialogue. Il y va de la survie du dialogue. Car, que vaudrait un dialogue si son principal initiateur commence à violer les textes censés à en fixer les balises?
A tout prendre, le dialogue, vu par Kabila, est hanté par un signe indien. Rien ne semble réussir à la Majorité qui tient pour autant à ce forum pour se soustraire, entre autres, du verrou constitutionnel de 2016. La Majorité aura-t-elle les moyens de rebondir ? Difficile à dire.
Pour l’instant, le chef de l’Etat n’a plus que 24 heures pour la mise en place d’un comité préparatoire. Sinon, il y aura une bonne raison de mettre une croix sur dialogue.
Par LE POTENTIEL