Chiffre qui énerve : Près de 600 filles recrutées de force par les groupes armés

Jeudi 26 novembre 2015 - 11:25

Lra, Mai-Mai Simba, Nyatura, Raïa Mutomboki, Fdlr, Mai-Mai Bakata Katanga, NDC/Cheka, Frpi… pointés du doigt par la Monusco

A l’occasion de la journée internationale de l’élimination de la violence faite à l’égard des femmes célébrée le 24 novembre 2015, la division de protection de l’enfant de la Monusco a rendu un rapport accablant les groupes armés actifs dans la partie Est de la RDC. Dans ce rapport, la Monusco accuse les groupes armés d’avoir recruté de force 7 946 enfants parmi lesquelles 600 filles entre janvier 2009 et mai 2015.

La division de protection de l’enfant de la Monusco pointe du doigt les mouvements Lra, Mai-Mai Simba, Nyatura, Raïa Mutomboki, Fdlr, Mai-Mai Bakata Katanga, NDC/Cheka, Adf, Frpi…

Pour cette composante de la Monusco, le recrutement d’enfants constitue un crime de guerre au regard du Statut de Rome portant création de la Cour Pénale Internationale (CPI). Selon la Monusco, 52% des filles recrutées avaient moins de 15 ans au moment de leur recrutement. La division de protection de l’enfant de la Monusco regrette de constater que 14% des filles recrutées par les groupes armés sont utilisées comme combattantes ou escortes aux commandants desdits groupes.

D’autres sont également utilisées comme cuisinières, domestiques et porteuses. Pire, plus de la moitié de ces filles ont rapporté à la Monusco avoir subi des violences sexuelles pendant leur association au groupe armé y compris le viol, le mariage forcé et l’esclavage sexuel, note ce rapport.

 » Il y a des preuves abondantes notamment des témoignages des garçons ex-associés aux groupes armés et d’autres témoins oculaires attestent qu’un grand nombre de filles sont recrutées et utilisées par les groupes armés en RDC, mais la majorité d’entre elles continue à être invisible « , indique ce rapport.

Dans ce document, la Monusco se dit inquiète de voir les commandants des groupes armés cachaient les filles pendant leurs redditions et le processus de réintégration.

Inquiétudes de Ban

A New-York, plusieurs responsables des Nations Unies, dont le Secrétaire général Ban Ki-moon, ont dressé mercredi un tableau sombre de la situation de nombreuses femmes dans le monde et lancé un appel pressant pour qu’il soit mis fin au fléau de la violence à leur encontre.

Dans son message prononcé à l’occasion de la journée internationale de l’élimination de la violence faite à l’égard des femmes, le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a déploré les atrocités criminelles commises à l’encontre des femmes et de filles dans les zones de conflits, ainsi que la violence familiale qui existe dans tous les pays, compromettent sérieusement le progrès.

 » Je suis extrêmement préoccupé par le sort des femmes et des filles qui vivent en situation de conflit armé, qui subissent diverses formes de violence, dont des atteintes sexuelles, qui sont utilisées comme esclaves sexuelles et qui sont victimes de la traite. Des extrémistes violents pervertissent les doctrines religieuses pour justifier l’asservissement des femmes et la violence sexiste … « , a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies.

Il est indigné de constater que même dans les zones de paix, la violence contre les femmes subsiste sous la forme de féminicide, sans oublier des cas d’atteintes sexuelles, de mutilations génitales, de mariages précoces et cyberviolences.

 » Des extrémistes violents pervertissent les doctrines religieuses pour justifier l’asservissement des femmes et la violence sexiste. Il ne s’agit pas d’actes de violence aveugle, ou de conséquences indirectes de la guerre, mais d’une volonté systématique de priver les femmes de toute liberté et de prendre le pouvoir sur leur corps.

Tandis que la communauté internationale s’efforce de prévenir et de combattre l’extrémisme violent, l’impératif de protection et d’autonomisation des femmes et des filles doit être une considération de premier plan « , a-t-il dit.

Environ la moitié des 60 millions de personnes aujourd’hui déplacées sont des femmes, a-t-il noté.  » Beaucoup de celles qui fuient la guerre et la violence sont exploitées par des trafiquants sans scrupules; beaucoup sont victimes de discrimination sexiste et de xénophobie dans des sociétés hostiles. Celles qui sont trop jeunes, trop âgées ou trop frêles pour entreprendre un voyage dangereux sont encore plus vulnérables une fois que leurs proches sont partis « .

Rappelant qu’il a lancé des initiatives mondiales, telles que  » Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes  » et  » HeForShe « , qui visent à associer les hommes à la promotion de l’égalité des sexes, le Secrétaire général a demandé aux Etats de verser davantage de contributions au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies à l’appui de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, dont l’objet est de remédier à une pénurie chronique de fonds.

Par Godé Kalonji

 

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