Chocs probables du ralentissement de l’économie chinoise : la BCC préconise l’intervention de l’Etat

Mercredi 16 septembre 2015 - 15:26

Par rapport aux éternuements de l’économie chinoise, les économies dépendantes doivent prendre des dispositions pour un amortissement en cas de choc. En RDC, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo pense que l’intervention de l’Etat sur différents marchés est nécessaire. A ce jour, rassure-t-il, il n’y a rien à craindre en RDC par rapport à cette situation.

Face au ralentissement de l’économie chinoise, l’Etat doit impérativement intervenir pour que les chocs soient réellement amortis. Cet appel pressant a été lancé par le président du Comité de politique monétaire (CPM) et gouverneur de la Banque centrale, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo. C’était au cours d’un point de presse tenu le lundi 14 septembre à Kinshasa, à l’issue’ de la huitième réunion du CPM.

Réagissant aux conséquences du ralentissement de l’économie chinoise sur celle congolaise, le gouverneur de la BCC a expliqué que la baisse de la demande en Chine implique également la baisse de ses importations, et aussi la baisse des prix des ressources minières produites par la République démocratique du Congo. Hormis cette baisse des prix des matières premières, a-t-il soutenu, le ralentissement de l’économie chinoise implique aussi le ralentissement des activités des entreprises minières. Du coup, les recettes fiscales sont aussi affectées. Et en somme, c’est l’économie nationale qui risque de connaître des chocs. Pour Deogratias Mutombo, d’importants baisses sont aussi observées au niveau des sous-traitants.

Pour faire face aux répercussions de la dégringolade de l’économie chinoise, le président du CPM pense qu’il faut mettre en place des stratégies devant permettre la résilience de l’économie congolaise. Et pour accroître cette économie, pense Deogratias Mutombo, il est important que le gouvernement mette en place un programme économique. Lequel programme devra viser l’accroissement de lu production intérieure ainsi que l’orientation de la consommation sur la demande intérieure.

Il faut par exemple, affiche-t-il, dans le domaine alimentaire, mettre en place un programme alimentaire d’urgence, afin de réduire les importations’ dans ce domaine. Pour lui, la RDC dépense jusqu’à 350 millions de dollars américains l’an pour les importations alimentaires.

Deogratias Mutombo estime qu’il est donc important que l’Etat intervienne sur le marché, pour obtenir que les opérateurs économiques accèdent au crédit, à des conditions qui leur soient favorables. Ce qui va permettre d’accroître les investissements pour accroître la production alimentaire. Cette démarche permettrait au pays d’obtenir une autosuffisance alimentaire.

Parmi les produits auxquels le gouverneur de la BCC a fait allusion, l’on peut noter la farine de maïs, le riz et autres produits de grande consommation.

Cette résilience économique permettrait à la RDC d’engager trop de dépenses pour l’importation des produits alimentaires. Les spécialistes pensent qu’il n’est pas normal que le pays dépense des milliers de dollars pour le manger alors que le pays dispose de très grands espaces de terres arables sur son territoire. Le gouverneur de la DCC pense que l’intervention de l’Etat pour sauver l’économie nationale est donc capitale. « Nous devons mettre fin à ces postulats archaïques et implicites où l’on pense que le marché s’autorégule. Il faut nécessairement que 1‘Etat intervienne », a préconisé Deogratias Mutombo.

Pour parler du ralentissement de l’économie chinoise, le gouverneur de la BCC pense qu’il faut d’abord partir du moteur de l’économie chinoise. Ce moteur, explique-t-il, c’est son commerce extérieur et ses exportations. A ce jour, soutient-il, ces exportations sont en baisse du fait principalement de la baisse de la demande internationale.

A l’institut d’émission, l’on note chinoises en Europe. Et le gouverneur de conclure : « Il n y a donc pas péril en la demeure chinoise.

Pour lui, il est normal qu’un pays qui a enregistré un fort taux de croissance pendant près de 5 ans puisse connaitre la fin de son rattrapage pour un rééquilibrage. Il pense que d’ans le cadre de rééquilibrage, les autorités chinoises sont en train, de travailler pour que tout redevienne à la normale. Et de ce fait, il n’y a pas à trop s’inquiéter mais il faut aussi prendre des dispositions pour les économies moins fortes.

Olivier KAFORO