L'idée de voir le sénateur Jean-Pierre Bemba derrière les barreaux pour une dizaine d'années supplémentaires ne passe pas du tout au Mouvement de Libération du Congo (MLC). Son parti a réagi vigoureusement le jeudi 23 juin à la condamnation à 18 ans par la Chambre III de première degré de la Cour Pénale Internationale (CPI). Le message du Mouvement de Libération du Congo a été porté par le tandem William Canon et Désiré Mbonzi Wa Bonzi, respectivement porte-parole du MLC et Secrétaire national à l'emploi et à la fonction publique. Du siège du parti Bembiste, sis avenue du Port dans la commune de la Gombe, le député provincial William Canon a fustigé la condamnation du sénateur Jean-Pierre Bemba par la CPI, la qualifiant de «politique». Par la bouche de son porte-parole, le MLC s'étonne que la décision des juges n'aie nullement tenu compte des circonstances atténuantes. Car la responsabilité individuelle du président national du MLC n'a jamais été établie juridiquement par l'accusation s'insurge William Canon. Cela démontre le caractère politique et l'acharnement contre la personne de Bemba d'après lui. Le cadre MLC dénonce une justice sélective. C'est pourquoi dit-il le MLC va interjeter appel. Pas découragé, le député de Kinshasa a fait remarquer que Bemba sortira de prison bientôt car éligible notamment à des réductions de peine prévues dans le statut de Rome. Loin de déstabiliser le MLC, cette condamnation provisoire a plutôt mobilisé davantage le MLC selon son porte-parole. Les messages de sympathie fusent de partout et les adhésions sont enregistrées comme jamais auparavant a dit Mbonzi wa Mbonzie. Cette condamnation ne va rien changer au MLC selon les deux cadres Bembistes. Jean-Pierre Bemba reste et restera notre président national a-t-il fait savoir lors de cette conférence de presse, répondant aux questions des journalistes. « Le MLC pas fragilisé. On a tenu 8 ans sans Bemba. On tiendra encore» a déclaré William Canon. À l'instar de Nelson Mandela nous l' attendrons aussi a-t-il poursuivi. Il ne faut donc pas s'attendre à une quelconque restructuration des organes du parti. En outre, le duo MLC a attiré l'attention de la communauté internationale sur les risques sociologiques que fait peser la condamnation de Bemba sur les populations frontalières entre la RDC et le RCA (République centrafricaine). Pour des raisons de paix, le MLC en appelle donc à la révision du verdict.
