COOPERATION La RDC et l’UNFPA évaluent les activités de 2014

Vendredi 19 décembre 2014 - 10:28

La République Démocratique du Congo et le Fonds des Nations unies pour la population évaluent le plan d’action du 4ème programme de coopération 2013-2017 pendant trois jours, soit du 18 au 20 décembre. C’est ce qu’a expliqué le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Raymond Tshibanda. Il a indiqué que la Revue annuelle est une réunion statutaire qui fait partie des mécanismes de suivi prévus dans le Plan d’action du 4ème programme de coopération entre les deux parties.

Pour le chef de la diplomatie congolaise, le souhait du Gouvernement est que le partenariat entre la RDC et l’UNFPA se poursuive et se renforce à travers des interventions à impact visible. Des efforts conjoints avec la partie nationale devront, selon lui, être fournis pour que nous puissions atteindre les résultats que nous voulons et que nous nous sommes fixés à travers le programme de coopération que nous avons mis en place ".
Ainsi, " je souhaite un dialogue permanent entre le Gouvernement, représenté par le Ministère des Affaires Etrangères et Coopération Internationale, à travers le Groupe de Travail Intersectoriel, et l’UNFPA, comme l’a exprimé dernièrement la Représentante Résidente au cours d’une rencontre avec mes services ". A son avis, ce dialogue devra se faire à travers l’organisation régulière des réunions techniques en vue d’apprécier ensemble le niveau d’exécution des activités, des résultats atteints et le taux d’absorption des ressources disponibles.
Dans cette perspective, a-t-il soutenu, " je souhaite vivement que les conclusions de vos travaux soient prises en compte lors de la planification des activités de l’année 2015 prévue au mois de janvier prochain ".
Cependant, le ministre des affaires étrangères a noté avec satisfaction que cette agence des Nations unies s’est conformée comme les trois autres Agences Excom, à savoir : le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), aux directives données par le Gouvernement de la République, celles d’organiser des visites de terrain avant la tenue de la Revue annuelle. D’après lui, la mise en œuvre de cette disposition permet au Gouvernement et à ses partenaires au développement de se rendre compte des écarts qui peuvent exister entre les rapports narratifs d’activités qui sont généralement présentés lors des travaux de Revue des programmes de coopération et les réalités sur le terrain où sont exécutées les activités.
Au cours de ces trois jours de travaux, Raymond Tshibanda est convaincu que les discussions apporteront des réponses idoines aux faiblesses qui seront identifiées et capitaliseront les forces ainsi que les bonnes pratiques pour une mise en œuvre efficace du 4ème programme en 2015.
Priorités de cette coopération, la RDC, à travers le Ministère des Affaires Etrangères et Coopération Internationale, avait conjointement signé en avril 2013 avec l’UNFPA, le Plan d’Action du 4ème Programme de coopération, pour une période de 5 ans, soit de 2013 à 2017. Il a souligné que ce programme pays, approuvé pour un financement global de 125,5 millions USD dont 32,3 millions USD de ressources régulières pour la période sus-indiquée s’articule autour des interventions en rapport avec la santé maternelle et néonatale, la planification familiale, la prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST), l’égalité du genre et les droits reproductifs, et les données pour le développement.
En plus, Raymond Tshibanda a fait savoir que ce programme de Coopération est aligné sur les priorités nationales contenues dans le Document de Stratégie et de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté, 2ème génération.
En outre, le ministre Tshibanda a déploré le faible taux d’exécution des plans de travail annuel 2014, deux ans après la signature en 2013 de ce Plan d’action. Face à ce constat, il a invité les participants à faire des analyses objectives et sans complaisance pour identifier les problèmes réels qui sont à la base du faible taux d’exécution des Plans de travail annuel.
A cette occasion, le numéro 1 de la diplomatie congolaise a salué le nouveau dynamisme que la Représentante de l’UNFPA se propose d’imprimer à ce partenariat pour assurer un changement transformationnel dans les méthodes de travail de cette institution ; ce qui influencera sans nul doute la mise en œuvre du programme par les partenaires.

UN MOMENT DE PLAIDOYER POUR PLUS D’ENGAGEMENT
La représentante de l’UNFPA en RDC Diene Keita a indiqué que la révue annuelle du 4ème programme de coopération est un moment de faire le point, d’échanger pour apprécier les écarts dans la mise en œuvre du programme et proposer des mesures correctrices. "Ensemble, nous devons faire un bilan objectif, mais aussi faire un plaidoyer pour plus d’engagement et d’appui au programme aussi bien de la part des partenaires financiers que des autorités nationales.
A l’en croire, le 4ème programme vise l’amélioration de la santé maternelle tout en abordant les questions transversales du genre, des jeunes, et de la collecte des données dont l’opération majeure est la réalisation du 2ème recensement général de la population et de l’habitant. A ce niveau, Diene Keita a reconnu que beaucoup de progrès ont été réalisés vers l’atteinte des objectifs fixés dans ce programme, mais d’importants défis restent à relever.
En effet, pour relever ces défis, le programme appuie la formation des prestataires, l’approvisionnement en médicaments et l’équipement des structures de santé en vue de permettre aux femmes enceintes d’accoucher dans des conditions de sécurité.
Dans le domaine de la planification familiale, le numéro 1 de l’UNFPA en RDC a noté les appuis significatifs en termes de plaidoyer, avec la 3ème conférence nationale sur la PF organisée à Kinshasa. En plus, a-t-elle évoqué, grâce à l’approvisionnement des structures en produits contraceptifs, les résultats sont notamment 95% des structures sanitaires dans les zones de santé appuyées offrent au moins trois méthodes contraceptives modernes, 796.174 nouvelles utilisatrices de méthodes contraceptives modernes recrutées dans les zones de santé du Nord et Sud Kivu, de Kisangani, du Katanga, du Bandundu, de Kinshasa et du Bas-Congo.
Par ailleurs, Diene Keita a déploré le fait que les barrières culturelles et juridiques constituent d’autres défis importants qui empêchent les femmes d’exercer pleinement leurs droits reproductifs et en matière de sexualité. Elle a aussi déploré la fréquence des violences sexuelles qui demeure une préoccupation. C’est en ce sens que le programme appuie la mobilisation et le plaidoyer pour un environnement favorable à l’amélioration des droits des femmes à travers la révision du code de la famille, la loi pour la mise en œuvre de la parité et la loi sur la santé de la reproduction.
Pour terminer, elle n’a pas manqué de relever les dysfonctionnements observés dans la gestion des ressources. Selon elle, ces insuffisances affectent la mise en oeuvre des activités parce qu’elles imposent des modalités de mise à disposition des fonds très contraignantes. C’est ainsi que la patronne de l’UNFPA appelle toutes les parties prenantes, à plus de rigueur, et de responsabilité dans la gestion des ressources, des activités et des résultats du programme.
La clôture de la Revue annuelle du 4ème programme de coopération RDC-UNFPA 2014 intervient demain samedi 20 décembre. MATHY MUSAU