Y a-t-il eu coulage des recettes publiques de la province du Kongo central ? En tout cas, l’on est poussé à répondre par l’affirmative en se basant sur des révélations faites récemment par le député national élu de cette province, Albert Fabrice Puela. Dénonçant la création d’un compte privé, il indexe le gouverneur Jacques Mbadu et le commissaire chargé des finances près le Ministère provincial du Budget, de l’économie et du commerce, Louis-Blaise Kiangala Ne Tulente. Pour ce fait, il fait état de détournement des deniers publics.
Dans une correspondance adressée au Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, en date du 21 décembre 2015, dont, une copie est parvenue à Congo Nouveau, cet élu du peuple met en nu et en cause la gestion de la province du Kongo centrai. « Comme vous pouvez le constater dans le contenu du document en annexe ; toutes les recettes d’un des plus grands contribuables de la Province du Kongo Central, en l’espèce celles de la Cimenterie de Lukala (CILU), ne rentrent pas dans la caisse du trésor public provincial. En effet, ces recettes sont plutôt versées dans le compte N°05121-01000369902-38/USD non reconnu par la Régie Provinciale d’Encadrement et de Recouvrement des Recettes (REPERE), ouvert en les livres de la RAW BANK Sarl suivant la lettre instruction sans références du 1er octobre 2014 de sieurs Jacques MBADU NSITU et Louis-Blaise KIANGALA ne TULENTE adressée à l’entreprise CILU », a-t-il écrit.
A l’en croire, l’argent versé sur ce compte ne sert pas à la province mais servirait au gouverneur et à son complice. D’où il demande au conseiller spécial du Chef de l’Etat d’intervenir. « Pour sauver la province du Kongo central de cette gestion calamiteuse, nous recourons à votre autorité et à vos services afin de mettre toute la lumière sur ce dossier, établir les responsabilités, sanctionner les auteurs et remettre la province dans ses droits », a-t-il soutenu. (Retrouvez à flic simulé le document portant domiciliation des créances de la CILU à la RAW BANK).
Le gouverneur du Kongo central est aussi cité dans une autre affaire d’abus de pouvoir, concernant sa gestion à la tête de cette province. En effet, selon des sources éclairées, Jacques Mbadu a décidé de dissoudre la REPERE (Régie Provinciale d’ Encadrement et de Recouvrement des Recettes) et à la remplacer par un office dont il est le seul à connaitre les tenants et les aboutissants. Ceci faisant, il a renvoyé au chômage près de 350 personnes sans aucun respect pour la réglementation en matière de l’administration publique en République démocratique du Congo.
Chagriné, par cette situation qui menace la survie de plus d’un millier de personnes, membres de familles de personnes licenciées abusivement par Jacques Mbadu, Albert Fabrice Puela estime que c’est une’ violation de la loi de trop. « Cela est inadmissible. Si pour une entreprise privée, on interdit de procéder à des licenciements massifs, en fortiori pour un service de l’Etat. C’est injuste pour celui qui prétend avoir un diplôme en Psychologie. Il a même oublié que les agents de cette régie tout comme ceux de la DGRK sont régis par un règlement administratif sur la note du statut du personnel de carrière de l’Etat. Mais au Kongo central, tout se fait selon les humeurs du Gouverneur », a-t-il regretté dans une déclaration à la presse.
Par ailleurs, Jacques Mbadu a entretenu un flou sur la gestion de la commission provinciale pour l’investissement et le développement, une structuré de contrôle des travaux publics aujourd’hui réduite à rien.
Pour faire toute la lumière sur ce compte dont l’existence a été confirmée par le directeur de cabinet adjoint du Gouverneur du Kongo central sur une radio périphérique et pour tenter de sauver les recettes de cette province, une plainte à été déposée au parquet général de la République par Fabrice Puela contre Jacques Mbadu. Cette affaire promet d’être riche en révélations d’autant plus que selon certaines indiscrétions, un proche de l’accusé a promis d’éventrer le boa au cas où on le citerait pendant le procès. Une affaire à suivre...
Par Jean Dende