Coup d’Etat monté et manqué : le colonel Omba veut saisir la justice internationale

Mercredi 10 juin 2015 - 15:23

9 juin 1975 – 9 juin 2015 : cela fait quatre décennies, jour pour jour, que plusieurs officiers militaires de haut rang et des civils avaient été impliqués et condamnés sous la deuxième République -pour un « coup d’Etat monté et manqué », dont les victimes continuent à réclamer leurs réhabilitation aux yeux du monde et de la nation congolaise.

Cette journée commémorative a été marquée hier, mardi 9 juin 2015 par trois temps forts. D’abord, la messe d’action de grâce dite en la paroisse Notre Dame de Fatima de la Gombe, ensuite le dépôt des gerbes de fleurs au cimetière de la Gombe où reposent des victimes ayant quitté la terre des hommes, enfin, la conférence de presse animée par le Sénateur Omba Pene Djunga, au moment des faits colonel chargé de la sécurité à la présidence, injustement impliqué dans cette affaire comme tous ses compagnons d’infortune civils et militaires.

Il est important de signaler que le Sénateur Omba et ses pairs ont introduit depuis 2006 une requête pour un procès en révision auprès de la Haute cour militaire en raison d’un fait nouveau qui date des travaux de la Conférence nationale souveraine afin de laver leur honneur jeté en pâture. En effet, le Lieutenant Kabamba, principal témoin à charge dans cette affaire s’était rétracté et avait avoué que l’affaire avait été montée de toutes pièces. Fatigué de quémander la justice de son pays, malgré le fait qu’il est sénateur pour reconnaitre leur innocence, le colonel Omba a dénoncé un certain laxisme dans le traitement de ce dossier devant cette juridiction. Ainsi, «9 ans après, je compte maintenant saisir la justice internationale qui sera plus juste. Je vais à partir de ce jour arrêter toutes les démarches auprès de la justice militaire auprès de laquelle je ne suis pas justiciable, cela du fait que j’ai cessé d’être militaire le jour où j’ai été condamné », a-t-il lancé à la presse.

Homme habituellement réservé et loin d’être une question d’argent, ce coup de gueule du sénateur Omba montre combien cet ancien officier de valeur, formé dans la loyauté et ses camarades d’infortune ou leurs familles tiennent absolument à être lavés de cet opprobre qui les couvre encore aujourd’hui afin que leurs descendances n’en souffrent point. A une question de la presse de savoir si celui-ci avait pardonné à ceux qui l’avaient conduit en prison, en bon chrétien, il a répondu que son pardon était total. « Néanmoins, a-t-il précisé, pardonner, ce n’est pas oublier, raison pour laquelle, je me bats pour que les tribunaux nous lavent de tout soupçon et reconnaissent notre innocence. Car, moi qui avais été formé dans la loyauté dans les académies militaires, j’ai été faussement accusé de trahison et conspirateur contre ceux que je servais, a-t-il martelé. Par ailleurs, je serais heureux si l’un de mes bourreaux reconnaissait m’avoir accusé injustement. Nous allons faire la paix.

Pour rappel, le 9 juin 1975, une vague sans précédent de purge frappe plusieurs officiers de l’entourage du président Mobutu. Plusieurs généraux, colonels et officiers seront arrêtés et jugés devant une cour martiale. Tous ces accusés seront condamnés à mort, dégradés et dépouillés leurs biens confisqués. Graciés en 1979, beaucoup de ces anciens officiers seront relégués dans leurs villages d’origine.

Par VAN

 

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