Après le premier refus de lui accorder la liberté provisoire, le compatriote Fidèle BABALA Wandu court le risque de se voir bloqué par les contradictions des autorités politiques et judiciaires de son propre pays. En effet, conformément aux Statuts de Rome qui régissent la Cour Pénale Internationale, le juge unique Cuno TARFUSSER, saisi par Me Jean-Pierre KILENDA Kakengi Basila, avocat-conseil du député national Fidèle BABALA, a d’abord fait droit le 13 décembre 2013 à la requête de mise en liberté provisoire faite par l’infortuné avant d’inviter les autorités compétentes de la RDC à déposer leurs observations sur la dite requête le 24 juin de cette année au plus tard.
Le 9 janvier de cette année, Mme Wivine MUMBA Matipa, ministre de la Justice et Garde des Sceaux avait adressé au greffier de la Cour Pénale Internationale une lettre dans laquelle elle déclare « qu’étant citoyen congolais, M. Fidèle BABALA Wandu a, à tout moment, le loisir de revenir dans son pays, si la Cour fait droit à sa demande ».
Alors que tous les congolais et particulièrement les membres de sa famille, ses amis et connaissances piaffaient d’impatience pour revoir leur fils, voilà qu’un autre son de cloche est venu bloquer la mise en liberté de ce vaillant combattant de la démocratie, car élu au suffrage universel à deux reprises au niveau de la chambre basse du parlement.
En effet, par sa lettre datée du 17 février 2014, le Procureur Général de la République, faisant référence à la lettre de Mme la ministre de la Justice et Droits de l’homme, signalait que « la mise en liberté de M. Fidèle BABALA Wandu et son retour sur le territoire congolais sont de nature à troubler l’ordre public et envenimer le climat politique dans un pays post-conflit qui a besoin de la paix pour se reconstruire ». Avant d’ajouter « qu’au cas où Fidèle BABALA Wandu rentrait en République Démocratique du Congo, il ne sera pas aisé pour les autorités de l’empêcher de poursuivre la commission des faits lui imputés et qu’il y avait également risque qu’il exerce les représailles sur les personnes qui l’auraient dénoncé ».
Le Phare s’est procuré une copie de demande d’observations adressée par le juge unique de la CPI, M. Cuno TARFUSSER, aux autorités congolaises qui étonnent par des contradictions flagrantes bloquant au passage la remise en liberté provisoire de notre compatriote. Sans pour autant émettre des critiques à l’endroit des motifs soulevés par le PGR, force est de constater qu’un compatriote vient de payer lourdement pour les contradictions des autorités de son pays. Cela donne l’image d’un pays qui fait peu cas des libertés de ses citoyens aujourd’hui déférés sans motif valable devant la CPI en refusant de voler à leur secours.
F.M.